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"La vie sans fards", de Maryse Condé

Quand les écrivains se racontent, ils ont souvent tendance à enjoliver la réalité. Ce n'est pas le cas de Maryse Condé.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dans son nouveau livre intitulé "La vie sans fards ", la grande romancière guadeloupéenne essaie d'être au plus près de la vérité. Le résultat est époustouflant. L'histoire d'une femme à la recherche d'une identité supposée en Afrique et qui, finalement, se réalise comme mère et comme écrivain. Un récit envoûtant et universel.

La vie sans fards , de Maryse Condé est publié chez JC Lattès (334 p., 19E) Note : ***

Mot de l'éditeur

La Vie sans fards répond à une double ambition. D'abord je
me suis toujours demandé pourquoi toute tentative de se raconter aboutissait à
un fatras de demi-vérités. Trop souvent les autobiographies et les mémoires
deviennent des constructions de fantaisie. Il semble que l'être humain soit
tellement désireux de se peindre une existence différente de celle qu'il a
vécue, qu'il l'embellit, souvent malgré lui. Il faut donc considérer La Vie
sans fards comme une tentative de parler vrai, de rejeter les mythes et les
idéalisations flatteuses et faciles. 

Pourquoi inventer des existences, pourquoi inventer des personnages sans
rapport direct avec la réalité ?

C'est aussi une tentative de décrire la naissance d'une vocation mystérieuse
qui est celle de l'écrivain. Est-ce vraiment un métier ? Y gagne-t-on sa vie ?
Pourquoi inventer des existences, pourquoi inventer des personnages sans
rapport direct avec la réalité ? Une existence ne pèse-t-elle pas d'un poids
déjà trop lourd sur les épaules de celui ou celle qui la subit ? 

"La Vie sans fards est peut-être le plus universel de mes livres.
J'emploie ce mot universel à dessein bien qu'il déplaise fortement à
certains." En dépit du contexte très précis et des références locales, il
ne s'agit pas seulement d'une Guadeloupéenne tentant de découvrir son identité
en Afrique. Il s'agit d'abord et avant tout d'une femme aux prises avec les
difficultés de la vie. Elle est confrontée à ce choix capital et toujours
actuel : être mère ou exister pour soi seule. 

Je pense que La Vie sans fards est surtout la réflexion d'un être humain
cherchant à se réaliser pleinement. Mon premier roman s'intitulait En attendant
le bonheur : Heremakhonon
, ce livre affirme : il finira par arriver."

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