Jean Rouaud "Un peu la guerre"
Un peu la guerre , de Jean Rouaud est publié aux éditions
Grasset. – Note : ***
Dans l'après-guerre, les écrivains français ont inventé ce qu'on appelle "le nouveau roman" . Dans leurs livres, il n'y avait plus d'histoire, plus de personnages et plus de psychologie. Face à cette situation, beaucoup de jeunes auteurs étaient désemparés.
Jean Rouaud, prix Goncourt pour les Champs d'honneur , un premier roman devenu un immense best-seller, était de ceux-là. Dans son nouveau livre, il revient sur cette période et s'interroge avec lucidité, finesse et virtuosité sur une France qui, à un moment de son histoire, a déclaré que le roman était mort.
Résumé : "Nous étions deux ou trois ans après mai 68. On m'annonçait
que le roman était mort, ce qui n'était pas la meilleure nouvelle quand on se
promettait de devenir écrivain. Le siècle n'avait pas été avare en
exterminations massives, alors face à ces montagnes de cadavres, on n'allait pas
se lamenter pour la mort d'un genre, le roman, parfaitement bourgeois et
réactionnaire. La solution de remplacement ? Le texte, rien que le texte.
Mais à la réflexion, il y avait une autre mort qui était passée
inaperçue ; celle, brutale, de mon père. Est-ce que de cette mort du
roman, on ne pourrait pas faire le roman de la mort ? Le roman du
mort ? Vingt ans plus tard, j'apportais à l'éditeur le manuscrit qui
glissait cette disparition d'un homme de quarante-et-un au milieu des
massacres de la Première guerre. L'éditeur s'alarma d'une autre disparition,
celle du narrateur. Au bilan du siècle, il convenait de rajouter deux victimes
collatérales : le roman et moi. "
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