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"Cent vies et des poussières", de Gisèle Pineau

Aujourd'hui, beaucoup de jeunes se perdent dans la consommation et ignorent leur histoire. C'est ce qu'écrit la romancière guadeloupéenne Gisèle Pineau dans son nouveau livre. L'histoire d'une femme qui aime enfanter sans se soucier de l'avenir de sa progéniture et qui dialogue par-delà le temps avec une esclave qui, elle, lui rappelle qu'elle se battait pour l'avenir de ses enfants.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Cent vies et des poussières , de Gisèle Pineau est publié au Mercure de France (291 p., 19,80E) – Note : ****

Résumé : À chaque fois qu'un docteur lui confirmait qu'elle portait
un enfant, Gina éprouvait aussitôt l'étrange et merveilleuse sensation de
flotter dans un temps parallèle. Elle était alors intimement persuadée de
détenir un pouvoir qui s'activait en elle dès la première semaine de gestation,
se déployait jusqu'à la délivrance et s'amoindrissait au fur et à mesure, avant
de disparaître d'un coup, le jour même où sortait la troisième dent de
l'enfant.

Pour Gina Bovoir, attendre un bébé est un moment d'exception. Elle a déjà sept
enfants de pères différents. Enceinte de son huitième petit, elle s'en réjouit
en secret avant d'annoncer la nouvelle à son entourage. C'est sa façon de fuir
le réel et les soucis du quotidien. Car Gina vit dans un quartier difficile, la
Ravine claire, un ghetto abandonné des pouvoirs publics avec son cortège de
violence. Après chaque accouchement, Gina promet de ne plus tomber enceinte,
mais "rechute" systématiquement. Au grand dam de sa fille Sharon, qui sait
que chaque fois sa mère s'éloigne un peu plus de ses enfants. Sharon
supportera-t-elle une nouvelle naissance ?

À travers cette chronique douce-amère et les destins singuliers de ses
personnages, Gisèle Pineau brosse aussi le portrait de la Guadeloupe
d'aujourd'hui, tiraillée entre ses douleurs anciennes et ses fléaux modernes.

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