L’armée invisible de Poutine sur les réseaux sociaux
Le pouvoir russe a-t-il recruté une armée de trolls pour faire sa propagande sur le web et les réseaux sociaux depuis que le conflit a éclaté en Ukraine ?
Les soupçons sont de plus en plus forts. Les journalistes du site du quotidien anglais The Guardian expliquaient il y a quelques semaines être littéralement noyés sous le nombre de commentaires qui sont postés à chaque article sur le conflit ukrainien.
Des quantités anormalement élevées de commentaires, tous pro-russes, qui s’en prennent violemment aux autres internautes et essayent d’étouffer tout débat sur l’Ukraine.
Une armée invisible de trolls
Les trolls sont ceux qui viennent pourrir les conversations sur les réseaux sociaux. Leurs armes : des commentaires massifs, par milliers, qui viennent noyer un article, une conversation.
Depuis l’escalade du conflit en Ukraine, le combat fait donc rage aussi sur les réseaux sociaux. Et dans l’arsenal de ce qu’on appelle désormais “l’armée invisible de Poutine”, il y a aussi la création de faux comptes sur Facebook ou sur son équivalent russe Vkontakte.
Il y a quelques semaines, le message d’un médecin d’Odessa avait ainsi énormément circulé sur les réseaux sociaux russes. Igor Rozovski expliquait que des nationalistes ukrainiens l’avaient empêché de sauver la vie d’un habitant juif de la ville et l’avaient prévenu que tous les juifs d’Odessa seraient bientôt pourchassés.
Une histoire à faire froid dans le dos, partagée en quelques heures par plus de 5 000 membres du réseau et bien au-delà.
Sauf qu’après vérification de certains blogueurs, le profil semblait bel et bien faux. La photo était celle d’un dentiste d’un autre pays, le profil avait été créé quelques heures plus tôt et a été supprimé depuis. Mais entre-temps, plusieurs dizaine de milliers de personnes ont lu le message en question.
Du côté ukrainien, on essaye de répliquer aussi sur le terrain des réseaux sociaux, mais là non plus l’affrontement ne semble pas tourner à leur avantage…
Les stars des réseaux sociaux se vendent
Si certains perdent leur temps sur les réseaux sociaux, d’autres y gagnent leur vie.
Aux Etats-Unis, les stars de Vine et d’Instagram monnayent de plus en plus souvent leur célébrité auprès des marques.
C’est le cas par exemple de Robby Ayala. Son nom ne vous dit sans doute rien, mais cet américain compte la bagatelle de 2 millions et demi d’abonnés sur Vine, le réseau social aux vidéos de 6 secondes. Robby Ayala a laissé tomber ses études de droit et travaille maintenant à plein temps comme créateur de vidéos sur Vine, des vidéos désormais sponsorisées par des annonceurs tels que General Electric ou Gap.
Pour certains on parle de sommes pouvant atteindre 300.000 dollars par an, mais ils sont évidemment très rares.
Mais s’ils n’intéressent pas la pub, les stars des réseaux trouvent aussi d’autres moyens de gagner de l’argent, en montant sur scène par exemple.
Qui ne connaît pas Norman, qui fait donc des vidéos sur YouTube. Des vidéos qui affichent des audiences à faire pâlir un Laurent Ruquier : 2,3 4 ou 6 millions de vues à chaque fois…
Après une aventure peu concluante au cinéma, Norman se lance dans quelques semaines dans un one-man-show. Et il n’est pas le seul. Aux Etats-Unis, le phénomène devient de plus en plus important.
Le 7 juin, se tenait le Digifest à New York, un festival réunissant sur scène uniquement des stars des réseaux sociaux devant 12.500 personnes ayant acheté leur place. Un concept qui s’exporte en Australie ou en Inde.
Des one-man show de Norman aux groupes de musique qui cartonnent sur YouTube, les stars des réseaux sociaux avaient l’habitude de se mettre en scène, maintenant ils montent SUR la scène.
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