Drame lors du pèlerinage à La Mecque : "C'est une des premières manifestations du changement climatique", estime un chercheur
Plus de 1000 personnes sont mortes, un bilan très provisoire, lors du hajj, le grand pèlerinage musulman qui s'est déroulé à La Mecque, en Arabie saoudite, du vendredi 14 au mercredi 19 juin? Le rassemblement s'est déroulé sous des températures extrêmes, qui ont dépassé les 50 degrés ."C'est très compliqué d'avoir un décompte précis", reconnaît David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'IRIS et rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques. "Les autorités saoudiennes n'aiment pas ce type de comptage. Chaque fois qu'il y a des décès dans le cadre du hajj, cela affecte l'image du royaume, car c'est lui qui organise les modalités du pèlerinage que ce soit en termes de sécurité et de logistique. Il y a déjà eu des décès très importants dans le cadre du hajj, mais ils étaient accidentels. Là ce qui est assez inédit, c'est que c'est une des premières manifestations du changement climatique."
Des pèlerins sans autorisation pour ce rassemblement
De nombreux pèlerins décédés n'étaient pas enregistrés. "Chaque année, il y a un nombre de pèlerins dits "clandestins", note David Rigoulet-Roze, "qui n'ont pas bénéficié d'une autorisation en bonne et due forme et qui tiennent à faire le hajj car c'est l'un des cinq piliers de l'islam. Une situation qui peut s'avérer réellement dangereuse pour eux, car ils ne bénéficient pas des infrastructures type climatisation ou accès à l'eau "particulièrement lorsqu'il y a les pérégrinations dans le désert où les chaleurs sont extrêmes", indique le rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.
Le pèlerinage à la Mecque représente pour le royaume Saoudien à la fois un enjeu "symbolique, religieux et économique". Il a l'ambition d'atteindre le nombre de 30 millions de pèlerins à l'horizon 20230. " On va toucher les limites que ce soit d'un point de vue logistique mais aussi en termes de sécurité", conclut David Rigoulet-Roze.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.