Congé maternité des maires : "La loi n'a pas été pensée pour l'exercice des responsabilités par les femmes", pointe la présidente de France urbaine Johanna Rolland
Le congé maternité de la maire écologiste de Poitiers (Vienne), Léonore Moncond'huy, soulève un vide juridique. La loi ne prévoit aucun mécanisme pour compenser les pertes de revenus des maires et rien n'est prévu pour assurer l'intérim. "La loi n'a pas été pensée pour l'exercice des responsabilités par les femmes", a pointé mercredi 21 février sur franceinfo la maire socialiste de Nantes et présidente de France urbaine, l'association des grandes villes, Johanna Rolland.
"On a là une situation d'inégalité totale entre les hommes et les femmes", a-t-elle souligné, dénonçant une situation "archaïque". "En 2024, continuer à demander aux femmes de choisir entre les deux, ça semble quand même totalement archaïque", a-t-elle dénoncé. "La vérité, c'est que les règles sont globalement héritées d'une époque où la majeure partie des maires étaient des hommes où bien souvent ils cumulaient des fonctions de maire et de député", a affirmé la présidente de France urbaine qui a été saisie par Léonore Moncond'huy pour faire évoluer la loi. Selon elle, l'absence de congé maternité pour les élus constitue "un frein à l'engagement politique", alors que les maires "sont les artisans de la République du quotidien". "Seulement 20% des maires sont des femmes", a-t-elle pointé.
L’édile appelle à faire évoluer la loi pour mieux prendre en compte le congé maternité et paternité des élus. Une proposition de loi transpartisanne portée par la députée Renaissance Violette Spillebout et le communiste Sébastien Jumel est en préparation à l'Assemblée. "Nous ferons des propositions d'amendements pour permettre enfin de régler cette situation qui semble quand même en réalité assez ubuesque", a précisé Johanna Rolland. La présidente de France urbaine a d'ailleurs "évoqué ce sujet" au cours d'un entretien à Matignon avec Gabriel Attal, mardi. "Je dois dire que sur cette question, il a plutôt eu une écoute attentive et je forme le vœu que nous puissions avancer sur cette question", a assuré l'élue socialiste. "Du point de vue démocratique, du point de vue de la représentation, c'est un sujet", a-t-elle ajouté.
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