Anh-Dao Traxel : "Il ne faut pas toucher Chirac"
Anh-Dao Traxel est arrivée en France en juillet 79, avec d’autres vietnamiens qui fuyaient leur pays. Elle est recueillie par Jacques et Bernadette Chirac, mais à l’origine elle devait rejoindre une autre famille, celle de l’ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac, Bernard Billaud.
"Bernard voulait me récupérer, m’accueillir dans sa famille, mais la personne que j’ai rencontré et que j’ai vu en levant la tête, c’est Jacques Chirac. Il a dit, la petite c’est pour moi. Bernard Billaud est mon bienfaiteur et Jacques Chirac est mon père de cœur. "
Aujourd’hui, elle se demande dans quel but, finalement, Jacques Chirac a subitement décidé de la recueillir et envisage un calcul politique de sa part.
"Jacques Chirac c’est comme mon vrai père, mais d’un autre côté c’est une récupération politique. Il a utilisé mes images durant l’année 1983, pour les municipales, les législatives. C’était très important pour moi de représenter la communauté asiatique. Mais cette récupération n’enlève rien à l’amour que j’ai pour Chirac. "
Anh-Dao Traxel a beaucoup défendu Jacques Chirac, à l’époque de l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Elle y a travaillé, et dit qu’elle n’a jamais obtenu un passe-droit. Mais dans son livre, elle raconte qu’on lui a trouvé un emploi à la mairie, puis qu’une fois mariée la ville de Paris lui a trouvé un appartement, un poste pour son mari, puis des logements HLM pour ses parents et ses frères et sœur.
"Tout le monde a le droit de demander un logement, et en commission il y a une priorité pour les employés du cabinet du maire. Avoir un logement de 34m² c’est un passe-droit ? Mes parents sont arrivés en France et nous avons demandé à la mairie du 13e. Ils ont eu un F3 pour neuf personnes. "
Ces vérité cachées, elle voulait les raconter, en partie dans son premier livre, mais quand elle l’a fait relire à Jacques Chirac, pas mal de passages ont disparu sur le luxe du château de Bity, le cuisinier de la mairie de Paris qui est aussi au service privé des Chirac, les avions utilisés pour aller à Bity, les femmes de Chirac…
"Tous les hommes politiques haut de gamme comme mon père n’aiment pas parler de la vérité et c’est normal. C’est une façon d’être. Je ne suis pas là pour dénoncer, mais pour dire que les Chirac ne sont pas une famille ordinaire, comme les Mitterrand, et surtout que c’est un clan. Les Chirac c’est un noyau. Il ne faut pas toucher Chirac. "
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