vente-privée.com revient au bercail
C'est la fin d'une aventure qui aura quand-même duré trois ans. L'emblématique créateur du site, Jacques-Antoine Granjon, l'a annoncé, non-pas la mort dans l'âme, mais avec une pointe d'amertume, en tout cas sans regrets. C'est ce qui arrive dans la vie de toute entreprise. Il y a trois ans, vente-privée.com avait eu l'idée de s'associer avec American Express. Une idée qui avait du sens puisqu'il s'agissait d'unir le "savoir-vendre" français au fichier client et à l'expérience de l'émetteur de cartes de crédits. Objectif : exporter outre-Atlantique la vente en ligne de produits destockés, comme les vêtements à prix cassés.
Pourquoi la greffe n'a pas pris
Il y a la raison officieuse et la raison officielle. L'officieuse - que dément Granjon - a été avancée par le magazine Fortune : la co-entreprise aurait fait les frais de la divergence de vue entre les deux actionnaires sur la direction stratégique commune. Chacun avait mis 20 millions de dollars dans l'affaire. La raison officielle est strictement d'ordre commercial. La culture des ventes à prix cassés aux Etats-Unis est totalement différente de celle qui prévaut en Europe. Sur le sol américain, les soldes sont autorisés toute l'année, les magasins sont nombreux et les grandes marques ont le droit de fabriquer directement des articles pour des commerces proposant des produits dégriffés. Ce qui rendait le concept de Vente-Privées moins attractif. Un million 200.000 clients avaient été séduits, mais pas suffisamment pour rendre l'entreprise rentable.
Finie l'aventure américaine, la société se replie sur l'Europe
Retour au bercail. vente-privée.com, qui propose à ses clients-membres des ventes flash de produits destockés dans le textile, l'alimentaire, la culture ou la joaillerie avec des décotes de 40 à 70%, réalise aujourd'hui l'essentiel de son chiffre d'affaires en France. Environ 1/4 de l'activité est tiré par l'étranger, dans huit pays européens. L'objectif est d'élargir cette base Le groupe veut atteindre une cinquantaine de millions de clients à horizon 10 ans contre 20 millions aujourd'hui, et un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros contre 2 en 2014. "Ventes-privées.com" a été le premier acteur français de la net-économie à tenter l'aventure américaine. Une prise de risque qui n'a pas marché mais qui ne doit décourager aucun entrepreneur. Jacques-Antoine Granjon le prouve en prenant d'autres paris sur le Vieux Continent.
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