Traité commercial transatlantique : un accord loin d’être signé
L'objectif du Tafta ou TTIP est de lever les barrières commerciales sur les services, les marchés publics, l’agriculture, mais aussi d’établir des normes internationales sur des produits de grande consommation ou la sécurité automobile, par exemple.
Bruxelles mène ces négociations au nom des 28 pays européens face aux Etats-Unis. On parle là d’un marché potentiel de 850 millions de consommateurs de part et d’autre de l’Atlantique. Cela en ferait le plus grand accord commercial au monde.
Qui a le plus à gagner : l’Europe ou les Etats-Unis ?
Le marché américain étant aujourd’hui plus fermé que le marché européen (protectionnisme US), les européens ont – objectivement, sur le plan commercial – tout à gagner d’une ouverture des portes américaines pour gagner des marchés. Concernant les normes sécuritaires automobiles, de nombreuses PME françaises à la pointe technologique en la matière auraient tout à y gagner en termes de marché.
Réciproquement côté américain. L’Europe représente pour les Etats-Unis un marché de 550 millions de consommateurs potentiels. Le tout est de trouver le juste milieu et l'Europe doit peser de tout son poids mais la désunion est totale.
On estime qu’à terme, cet accord transatlantique permettrait d’injecter chaque année 120 milliards d’euros dans l’économie européenne, 95 milliards d’euros dans l’économie américaine.
Selon le CEPII (Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales), le commerce bilatéral entre USA et UE pourrait augmenter de 50%, voire 150% sur le seul volet agricole qui est certainement le domaine le plus sensible avec les OGM, la viande aux hormones, voire le poulet lavé au chlore, la fameuse image d'Epinal.
François Hollande menace de bloquer les négociations. En Allemagne, il n’y a plus qu’Angela Merkel pour y croire
Personne ne veut se mettre à dos les opinions publiques. Les discussions sont frappées de la mention « restricted » (secret) et cela fait peur, à juste titre. En réalité, dès le début, les négociateurs n’ont pas pris en compte le nouveau climat « précautionniste » désormais plus fort que le simple « protectionnisme ». Le précautionnisme, c'est la défiance grandissante à l’égard des politiques et de la prise de risques en général.
Donc, rien n'est gagné, loin de là... le Tafta ne verra certainement pas le jour avant le départ de Barack Obama de la Maison Blanche en novembre prochain… si ce traité naît réellement un jour.
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