Séparation des parents : le niveau de vie économique des enfants baisse très fortement, selon une étude
Un mariage sur deux finit par un divorce. Une famille sur quatre est monoparentale. Comment vivent les enfants quand les adultes ne s’aiment plus ? Cette étude de France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon, publiée mercredi 31 janvier, dresse un état des lieux alarmant sur ces enfants qui vivent la séparation. On estime qu’ils sont quatre millions, soit un peu moins d’un tiers des enfants français. Sans surprise, l’étude montre qu’un divorce fait toujours baisser le niveau de vie des enfants, y compris ceux qui vivent dans un ménage aisé, et ce, dès la première année de la séparation puisque les enfants perdent, en moyenne, 20% de leur niveau de vie.
C’est un effet mécanique parce qu’une séparation s’accompagne très souvent d’un déménagement, le plus souvent dans un logement plus petit, avec un changement d’école, voire parfois de commune. Quand on se sépare, on perd le salaire du conjoint, mais aussi ce que l’on appelle "les économies d’échelle", chaque parent se retrouve à payer seul l’électricité, l’eau, le loyer, les charges, etc. C’est là, qu’il y a un risque, car la plupart des enfants se retrouvent avec la mère qui, le plus souvent à des revenus plus faibles que le père, et un emploi moins bien payé.
Cette baisse s'inscrit dans le temps
Un risque réel de pauvreté existe surtout pour les enfants des familles modestes, la séparation signe très souvent la bascule dans la pauvreté. En France, le taux de pauvreté des enfants a déjà tendance à augmenter. Un enfant sur cinq vit dans un ménage pauvre. C’est-à-dire en dessous du seuil de pauvreté, soit 50% du niveau de vie médian, ce qui correspond à 1250 euros mensuels pour un adulte seul avec un jeune enfant, et à peine plus de 2 000 euros par mois pour un couple avec deux enfants.
Des allocations et des prestations amortissent le choc mais il n’empêche, la baisse du niveau de vie des enfants séparés est réelle et durable. Pourtant, dans l’année qui suit la séparation, 40% des mères reprennent un emploi ou cherchent à augmenter leur présence sur le marché du travail. Une des pistes est d’ailleurs d’accompagner ces femmes en leur offrant des solutions de garde. L’obligation de recouvrement des pensions alimentaires non payées permet aussi de limiter la casse, mais souvent cela met du temps à se mettre en place. Enfin la garde alternée entre les deux parents à tendance à atténuer le choc économique pour l'enfant, mais c’est loin d’être la norme. Quelque 12% seulement des enfants vivent en résidence alternée et cela reste surtout une solution adoptée par des parents aisés.
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