Réunion du G20 à Shangaï : maigre bilan
Le G20 regroupe les 19 pays les plus riches de la planète plus l’Union européenne. On imagine le nombre de délégations qui ont fait le déplacement… tout ça pour ça ! Alors que la croissance mondiale peine à repartir, chacun a campé sur ses positions. Aucun consensus n’est intervenu sur les moyens de relancer la machine. Comme si les grands argentiers de la planète étaient démunis face à une situation complexe, une reprise mondiale inégale et, de fait, exposée à une recrudescence de menaces comme les incertitudes géopolitiques, la faiblesse persistante des prix du pétrole ou l’anémie de l’économie chinoise. La seule option viable à leurs yeux est de pousser les banques centrales à poursuivre leur politique monétaire "accommodante", c’est à dire faire tourner la planche à billets pour, soit disant, faire tourner l’économie.
N’est-ce pas la solution ?
Il y a deux écoles. La première selon laquelle l’économie a besoin d’être soutenue par une politique de relance monétaire. C’est ce que font aujourd’hui les banques centrales (FED aux Etats-Unis, BCE en Europe, etc… La BCE injecte dans l’économie européenne plus de 60 milliards d’euros chaque mois. C’est ce que l’on appelle le QE (Quantative Easing). La seconde école présente cette « inondation » monétaire comme très dangereuse car inefficiente.
Qui a raison ?
Si ces milliards d’euros (ou de dollars) déversés par les banques centrales permettaient de relancer l’économie de manière concrète, on ne pourrait que s’en féliciter. Or, force est de constater que cet argent ne relance en rien la machine. Il n’alimente pas l’économie réelle (le crédit) et termine sur les marchés financiers en entretenant la spéculation et donc la volatilité actuelle des places financières. Les politiques monétaires sont en train de montrer leurs limites : non seulement elles ne guérissent pas l’insuffisance de croissance, et en plus elles gavent les opérateurs financiers qui ne font que réclamer leurs doses. La monnaie créée par les banques centrales représente aujourd’hui 30% du PIB mondial. C’est explosif. Ce dernier G20 n’a fait que réclamer encore plus. Comme pompiers pyromanes, on ne fait pas mieux.
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