Restaurants : L'UMIH favorable à l'obligation d'indiquer les plats non cuisinés sur place

Après un label "fait maison" qui n'a pas vraiment fonctionné dans les restaurants, indiquer les plats industriels sur le menu pourrait permettre de mieux mettre en valeur les plats cuisinés sur place.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le vendeur s’exposera à une amende s'il n'indique pas clairement les plats non cuisinés sur place. (JEAN-FRANCOIS FREY / MAXPPP)

L'annonce de la ministre du Commerce et du tourisme, Olivia Grégoire, dimanche 22 octobre dans la Tribune Dimanche de signaler sur les cartes des 175 000 restaurants de France tout plat non "fait maison" répond à une demande des chefs et des restaurateurs et surtout de la plus grosse fédération professionnelle, l’UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie), qui attend des mesures depuis très longtemps. 

Selon la fédération, les vrais artisans, qui se donnent du mal pour offrir de la qualité aux clients, du "fait maison", doivent être récompensés et mis en valeur. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Il existe bien depuis une dizaine d’années un label "fait maison", mais il reste facultatif, sans aucune contrainte. De plus il est assez flou, notamment sur la définition de ce qu’est un produit brut, les produits surgelés étaient inclus, sauf les frites... bref c’était peu efficace.

Contrôlé par la direction des fraudes

Avec le futur label, le gouvernement promet que ce sera plus simple, plus clair, et surtout il sera obligatoire d’indiquer quand ce n'est "pas" "fait maison". Que ce soit dans un restaurant ou une brasserie, quand une pizza industrielle, ou un moelleux au chocolat congelé, seront simplement réchauffés, il faudra obligatoirement l'indiquer sur la carte. Le vendeur s’exposera à une amende s'il ne le fait pas et le gouvernement assure qu’il y aura des contrôles de la part de direction des fraudes.

La mesure devrait être effective d’ici début 2025. La ministre Olivia Grégoire laisse à peu près un an aux restaurants de France pour intégrer cette consigne. Ce délai est nécessaire pour que les établissements puissent repenser leurs cartes, car les professionnels estiment que cela va obliger la plupart à réduire le nombre de plats proposés. Cela promet d’être une petite révolution, car même si on n'a pas de chiffres précis, aujourd’hui, on estime que très peu de restaurants, moins de 10 000 sur 175 000, font aujourd’hui de la cuisine 100 % "fait maison".

L’objectif est donc d’apporter plus de qualité et de transparence aux consommateurs et aux touristes. En ce qui concerne les prix, les fédérations professionnelles assurent que ce ne sera pas le cas. Cela ne va rien changer pour les vrais artisans, ceux qui font déjà du "fait maison", en revanche, ce sera plus compliqué pour ceux qui affichent des plats comme une blanquette de veau industrielle au tarif du "fait maison", comme c’est possible à l'heure actuelle. Pour Thierry Marx, le patron de l’UMIH, ces restaurateurs devront demain assumer leurs tarifs, ou bien se mettre en conformité, et améliorer ce qu’ils vont servir dans l’assiette. L'effet devrait donc être bénéfique, en rehaussant le niveau et la qualité de la cuisine  française.

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