Recrutement : des attentes entre employeurs et salariés de plus en plus éloignées
La rentrée pour changer de vie ? Selon le dernier baromètre Manpower, les perspectives de recrutement restent très dynamiques en France : 40% des entreprises prévoient de recruter à la rentrée, au troisième trimestre. Mais employeurs et salariés ne sont pas toujours sur la même longueur d’ondes. Loin de là.
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Sans trop de surprise, un des premiers points de décalage est le salaire. Dans de nombreux secteurs qui ont du mal à trouver les compétences (comme les transports, la logistique ou l’énergie), le rapport de force a changé : les candidats n’hésitent pas à se montrer exigeants - voire gourmands - en termes de rémunération. Ce qui amène un véritable casse-tête pour les employeurs qui surveillent leurs comptes : en interne, ces différences de salaires ne sont pas simples à gérer entre les nouveaux et les employés qui sont là depuis longtemps et sont souvent bien moins payés
Souplesse sur le télétravail
Le télétravail est l’autre point d’incompréhension. C’est une demande de plus en plus forte des cadres, parfois même devant le salaire : avoir un nombre très important de jours de télétravail. C’est souvent un point de friction avec les patrons qui, au contraire, aimeraient bien après ces années de Covid, que les salariés reviennent plus souvent sur site ou au bureau. Ces divergences de vues donnent lieu d’ailleurs à des conflits, on le voit aux États-Unis : dans des grandes entreprises de la Tech comme Google, mais aussi de l’assurance, comme Zurich Insurance Group où les employés refusent de revenir. La France n’échappe pas à cette tendance et pour recruter les talents qu’elles veulent, les entreprises acceptent d’aller plus loin que les seuls accords ou chartes de télétravail qui prévoient en général un à deux jours à la maison par semaine.
À noter également que près d’un tiers des entreprises utilisent déjà l'intelligence artificielle dans leur process de recrutement pour trier les CV, par exemple. D’ici trois ans, selon le baromètre Manpower, la grande majorité prévoit de s’en servir pour leurs embauches. Intéressant de noter aussi qu’un quart des entreprises françaises se tournent vers le recrutement de "Green Jobs", ces compétences pour accompagner la transition écologique.
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