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Pouvoir d'achat : vers des hausses de salaire cette année

Selon Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, les entreprises vont devoir augmenter les salaires cette année à cause de l’inflation. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un bulletin de paie. (VALERIE VREL / MAXPPP)

Selon le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, certains employeurs vont devoir faire un geste supplémentaire cette année. On rappelle que l’an dernier, les salaires ont, en moyenne, progressé dans le secteur privé de 3,8% sur un an, selon la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), qui dépend du ministère du Travail,; alors que l’inflation, elle, atteignait 6%. C'est donc loin de compenser l'augmentation du coût de la vie. Et ce n'est pas fini, même si l'inflation devrait toutefois commencer à baisser cet été, si on en croit le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

En attendant, il va falloir faire mieux. Ce message, Geoffroy Roux de Bézieux l’adresse à un moment clef : la plupart des entreprises discutent actuellement des rémunérations, à l’occasion des négociations annuelles obligatoires (NAO). 

Des propositions sur le partage de la valeur

Il y a déjà des conflits dans de nombreuses entreprises : il y a eu des grèves au sujet des rémunérations, et cela risque de continuer après les bénéfices records des entreprises, notamment les plus grandes, dans le luxe, la beauté, les énergies, etc. Les profits sont souvent historiques, ils se comptent en milliards d’euros. Le CAC 40 a rarement été aussi haut et pour cette année 2023, les dirigeants sont plutôt confiants, la perspective de la récession s’éloigne. Le rapport de forces est aussi plutôt en faveur des salariés. Avant, les employeurs étaient en position de décider mais ça change. Aujourd’hui, ils ont tellement de mal à trouver des compétences qu’ils sont obligés de lâcher sur les salaires pour attirer les candidats et garder leurs équipes. Surtout, ces pénuries qui s’observent dans plusieurs secteurs – restauration, aéronautique, informatique – vont durer. Les patrons n'ont pas le choix que de mieux rémunérer les salariés.  

Aujourd’hui, Renaissance dévoile ses propositions sur le partage de la valeur en entreprises et le Medef demande que le parti macroniste reprenne les propositions des partenaires sociaux. Syndicats et patronat ont réussi à se mettre d’accord il y a dix jours sur un élargissement de la participation dans les plus petites entreprises. ils veulent que le gouvernement le reprenne. 

C’est donc aussi un message à Elisabeth Borne, attendue à la convention de Renaissance. Un meilleur salaire, c’est aussi une condition indispensable pour que les Français restent plus longtemps au travail, si l’âge légal de la retraite est repoussé.

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