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Le décryptage éco. La chute de la Bourse américaine peut-elle dégénérer en krach ?

La Bourse de Wall Street a de nouveau vu ses indices chuter durant la nuit de jeudi à vendredi. Faut-il craindre un krach boursier ? La question s'est posée durant toute la semaine.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des traders à l'ouverture de la Bourse de Wall Street mardi 6 février 2018. Le Dow Jones a gagné 350 points après en avoir perdu 500 à l'ouverture. (MAXPPP)

Depuis lundi, les bourses ont connu des fluctuations importantes. L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a beaucoup perdu jeudi 8 février : plus de 1 000 points, c’est plus de 4%. Et c'est une perte de plus de 10% depuis le 26 janvier, où il était encore à un niveau historique. En fait, toute la semaine, Wall Street a été en dents de scie. Les analystes éloignent, pour le moment, l’hypothèse d’un krach. Ils voient plutôt une correction des marchés après une période de surchauffe. Une normalisation attendue après plusieurs mois d'euphorie boursière.  

Un mouvement d'affolement

Il faut bien comprendre que cette semaine, la déroute de Wall Street est liée à la crainte d’une surchauffe de l’économie américaine. Cela peut paraître paradoxal, contre-intuitif. Tout est parti il y a une semaine de l'annonce d'une augmentation importante des salaires en janvier aux États-Unis : près de 3% en un an.

Dans le même temps, il y a eu la montée rapide des taux d'emprunt. Soudain, les investisseurs ont réalisé que leurs marges risquaient de diminuer. Ils ont eu peur d’une accélération de l'inflation, c’est-à-dire d’une hausse des prix. En milieu de semaine, les inquiétudes se sont un peu calmées, mais jeudi, l'inquiétude est revenue. Il y a eu cette fois la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis, qui ont montré qu’il y a beaucoup moins de chômeurs que prévu et que les recrutements vont se négocier à la hausse. Ce signe supplémentaire que l’économie va vraiment très bien alimente la peur de voir l’inflation augmenter. Il n’en fallait pas plus pour recréer de la nervosité sur les marchés.  

Les yeux rivés sur la Banque centrale

Les investisseurs anticipent un désengagement plus rapide que prévu de la Banque centrale américaine, la Fed, qui ces dernières années est beaucoup intervenue à coups de perfusions monétaires. Ils craignent une remontée rapide des taux d’intérêts de la Banque centrale. Cela rendra plus cher le coût des emprunts pour les entreprises, mais aussi pour les investisseurs. Et cela signera la fin de l’argent facile. De plus, l'arrivée à la tête de la Fed de Jerome Powell, qui remplace Janet Yellen, est un changement qui renforce l’instabilité.  

Une bourse parisienne en baisse

En France, la Bourse de Paris a fini en net recul jeudi, à moins 2%. Ces derniers jours, elle a effacé ses gains de 2018. Globalement, les bourses européennes sont reparties brutalement à la baisse alors qu’elles avaient connu un petit rebond en milieu de semaine. Il est probable que la journée de vendredi soit encore compliquée et marquée par une grande volatilité.    

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