Le décryptage éco. PSA et Total s'allient pour développer la batterie électrique
PSA et Total font alliance et vont ouvrir une usine dans le Nord et créer des emplois. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Ce rapprochement entre PSA et Total était dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Là il prend officiellement forme. Cette alliance entre les deux groupes est basée sur la complémentarité : PSA, le constructeur de voitures, et Total le géant de l’énergie, avec sa filiale Saft, spécialiste français des batteries. Total/Saft apporte son expertise en matière recherche et développement et industrialisation, PSA sa connaissance du marché automobile et son expérience de la production en grande série. La conception des batteries se fera dans un centre de recherche et développement à Bordeaux et sur un site pilote à Nersac, en Charente.
Quant à la production : c'est à Douvrin, près de Lens dans le Pas-de-Calais, qu'elle est prévue, avec l'installation d’une "GigaFactory" juste à côté de l'unité PSA. À Douvrin, la perspective est de créer 2 000 emplois. Enfin, s'y ajoutera un site de production en Allemagne, parce que c’est aussi un projet européen qui s’inscrit dans ce que l’on appelle "l’Airbus de la batterie".
Les deux groupes français espèrent concurrencer les Chinois
C’est bien beau de construire des voitures électriques mais si on est dépendants des batteries asiatiques, la dépendance est dangereuse. Or, le problème aujourd’hui est que les batteries électriques sont la chasse gardée de champions chinois, japonais et sud-coréens. L’Europe est à la traîne et ne représente qu'1% de la production mondiale. Selon les projections de PSA : avec cette alliance, on produira de quoi équiper 1 million de véhicules à l’horizon 2030, soit plus de 10% du marché européen.
Ces batteries n’équiperont pas que des Peugeot /Citroën, mais plusieurs marques. L’enjeu est crucial à moment où marché de la voiture électrique décolle : depuis janvier, en France, une voiture sur dix vendue à un particulier roule à l'électrique !
Rien sur la batterie électrique dans le plan de relance
Alors que c'est, nous dit-on, un investissement d’avenir ! Mais il pose des problèmes, car pour construire des batteries, on reste dépendants des métaux rares que nous importons de l’étranger. Dans le plan de relance, le gouvernement a surtout mis l’accent sur le développement de l’hydrogène. Alors faut-il y voir un changement de pied ? Et sinon, a-t-on les moyens d’investir à la fois dans les deux filières, l‘électrique et l’hydrogène ?
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