Le décryptage éco. Premier budget Trump : la défense d'abord !
L’Amérique d’abord, c’est le slogan du premier budget de la mandature Trump qui donne la priorité à la défense. S’il devait être adopté en l’état, ce sera difficile pour les américains les plus fragiles.
La priorité de ce budget, c’est d’abord la défense. Plus 10 %, c’est-à-dire 54 milliards de dollars de supplémentaires pour un pays qui dépense déjà beaucoup 3, 3 % du PIB, soit 600 milliards de dollars chaque année. Les Etats-Unis sont la première puissance militaire au monde loin devant la Chine. Et ces dépenses militaires se feraient au détriment de la protection de l’Environnement mais surtout de l’aide internationale. Le département d’Etat devrait voir ses ressources baisser d’un tiers. Le directeur du budget a réaffirmé la volonté de Trump de dépenser moins à l’étranger et davantage aux Etats- Unis, ce qui n’est pas fait pour rassurer les quelques 70 000 employés des 250 ambassades américaines et les agences des nations unies dans le monde dans le monde.
Le mur avec le Mexique
Dans ce projet figure bien évidemment le mur avec le Mexique.Le budget qui lui est alloué serait de 1 milliard et demi cette année et 2 milliards 6 l’année suivante. L’estimation de l’édifice de 9 mètres de haut et de milliers de kms de long varie de 8 à 40 milliards de dollars. De l’autre côté de la frontière au Mexique, l’opposition envisage déjà de mettre sous pression les entreprises de BTP en appelant à boycotter celles qui participeraient à sa construction. C’est une information qui pourrait inquiéter le groupe mexicain Cemex mais aussi les 650 entreprises américaines dirigées par des hispaniques ainsi que le groupe franco-suisse Lafarge- Holcim prêt à vendre leur ciment pour construire ce mur anti-migrants alors que l’immigration mexicaine aux USA est en net recul depuis 10 ans.
Le Trumpcare , un recul pour nombre d’américains
Ce Trumpcare qui devrait abroger et remplacer l’Obamacare, examiné par la commission du Budget, pourrait même être adopté assez rapidement et sa première conséquence, selon un rapport d’une instance indépendante du congrès, l’OCB, serait de priver de couverture sociale quelques 14 millions d’américains dès l’an prochain. Un chiffre qui pourrait atteindre les 56 millions à l’horizon 2026. Et durant cette période qui court jusqu’à 2026, l’objectif du gouvernement Trump, c’est de réduire le déficit de 337 milliards de dollars, c’est-à-dire de rogner sur les dépenses pour financer les baisses de taxes prévues par l’administration Trump.
Le mot de la fin au Congrès
C’est le Congrès qui tient les cordons de la bourse et qui va donc devoir débattre de ce projet de budget. Et bien que les Républicains détiennent la majorité dans les deux chambres, ça n’est pas gagné car des voix se sont déjà élevées dans le camp de Trump pour rappeler par exemple que l’aide à l’étranger n’était pas la charité, comme l’a fait Marco Rubio, l’un des poids-lourds du parti. Ce qui promet quelques passes d’armes à venir. Pour un élu démocrate du Kentucky, ce qui est annoncé là, ce sont " des coupes drastiques dans nombre de programmes qui protègent les américains et sans doute une part de bluff qu’il est difficile de distinguer de ce qu’il faut prendre au sérieux". En tout cas, c’est un budget qui veut réaffirmer la puissance des Etats Unis et son orientation clairement libérale. Un budget à droite toute, dans l’excès à l’image de Trump. On n’est pas étonnés et on verra ce que le congrès fera du document.
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