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Le décryptage éco. Neymar au PSG, une opération rentable ?

Le PSG devrait débourser plus de 200 millions d'euros pour s'offrir les services de l'attaquant brésilien Neymar. Mais ce transfert sera-t-il rentable ?  

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Neymar pendant le match opposant le Real Madrid au FC Barcelone à Miami, le 29 juillet 2017. (HECTOR RETAMAL / AFP)

Neymar bientôt au PSG, c'est un transfert historique. Mais la vraie question est de savoir si ce recrutement de Neymar pour cinq ans sera réellement rentable pour le PSG. Si la dépense est certaine, la recette ne l’est pas.

Dans la colonne dépenses du PSG il faut compter 222 millions d’euros de droits de transferts versés au FC Barcelone, plus quarante millions d’euros de salaires par an (certaines sources avancent plutôt soixante à soixante-dix millions d’euros), plus cent millions de prime au titre d'Ambassadeur de la Coupe du Monde de Foot 2022 au Qatar. Avec un chiffre d’affaires de, grosso modo, 500 millions d’euros qu’il réalise aujourd’hui, et à condition de vendre quelques autres joueurs pour une centaine de millions, le PSG pourrait respecter les règles du fair-play financier instaurées par Michel Platini en 2010 pour faire en sorte que les clubs ne dépensent pas plus que ce qu’ils gagnent. Et s'il n'arrive pas à boucler le budget, le PSG pourra toujours être recapitalisé par son propriétaire, le Qatar.

Le retour sur investissement 

Pour la colonne recettes, autrement dit le retour sur investissement, pour l'instant, c'est évidemment l'inconnu. Mais les leviers sont multiples : la publicité, les contrats renégociés avec l'équipementier Nike, le marketing des produits dérivés, les droits de retransmission payés aux clubs par les télévisions qui diffusent les matchs, et, les dirigeants du club y pensent probablement déjà, le prix auquel Neymar sera revendu dans quelques années.

A tout celà on peut ajouter les traditionnels maillots. Fabriqués généralement en Thaïlande, au dumping social que l’on imagine et revendus dans le monde entier, chez nous jusqu’à 155 euros l'unité floquée au nom du joueur. La notoriété de Neymar, sur le terrain et sur les réseaux sociaux, permet d’envisager la vente de 400 000 maillots par an (deux millions sur les cinq ans du contrat, soit 300 millions d’euros de bénéfices). Globalement, l’opération semble rentable, et pas uniquement grâce aux maillots.

Des retombées attendues au delà du PSG

Les effets positifs de l'arrivée de Neymar seront ressentis par l’ensemble de la Ligue 1. beIN SPORTS, qui possède les droits de retransmission des matchs, est assuré du jackpot. Autre exemple, Altice-SFR a acquis récemment à prix fort les droits de retransmission de la Ligue des Champions. Neymar au programme d’un match dans ce nouveau contexte, c’est encore plus d'audience assurée, donc plus de revenus pour Altice-SFR. Quant à l'Etat, il peut compter entre 180 et 200 millions de rentrées d'impôts. 

Quant à Neymar, à 25 ans, il va gagner en cinq ans un peu plus de 16.000 années de Smic. Cela renvoie à la question : quelles valeurs, quelle forme de prospérité, ces investissements génèrent ? On glose souvent sur le salaire des patrons. Le très critiqué président du directoire de PSA, Carlos Tavares, qui vient pourtant de hisser le groupe français au deuxième rang européen des constructeurs auto, serait aujourd’hui le 10e ou 11e salaire parmi les joueurs du PSG. Mais c'est vrai qu'il joue certainement moins bien au foot que Neymar...

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