Le décryptage éco. Les retraites complémentaires du privé vont être gelées cette année
Mauvaise nouvelle pour 13 millions de retraités du privé. Leurs pensions complémentaires vont être gelées. La faute à la crise. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Normalement, les pensions de retraite complémentaire des salariés du privé devaient être revalorisées le 1er novembre prochain. Mais avec la récession, elles seront gelées. C’est ce que va décider le conseil d'administration de l’Agirc-Arrco, qui se réuni jeudi 7 octobre
L’Agirc-Arcco, c’est la caisse qui gère ces retraites complémentaires du privé, qui comme leur nom l’indique, viennent compléter les retraites de base. Chaque année, patronat et syndicats, les pilotes de ce système, calculent l’évolution de ces pensions. Ils se basent sur la rémunération moyenne des salariés du privé. Forcément, avec la crise du Covid-19, les salaires ont beaucoup baissé cette année, de 7 à 8%. Une baisse due au chômage partiel, aux heures supplémentaires qui n’ont pas pu être faites ou encore aux primes en moins.
La crise sanitaire a plombé les comptes
Dans cette situation, la logique voudrait même que, mécaniquement, les pensions baissent cette année. Mais patronat et syndicats vont s’en tenir à un "simple" gel. Pourtant, après 10 ans de déficit, ce régime était à l'équilibre, enfin dans le vert. Il devait même dégager un milliard d'euros en 2020. Malheureusement, les six mois de la crise sanitaire ont plombé les comptes avec un trou de 6,5 milliards d'euros attendu à la fin de l’année.
Faute de rentrées d’argent suffisantes, le chômage partiel explique à lui seul plus des deux tiers du déficit. Quand on est au chômage partiel, il n’y a pas de cotisations, ni côté employeurs, ni côté salariés, et donc pas de recettes. Et avec l’épidémie qui repart, l’effet de la crise risque de faire sentir sur plusieurs années. C’est ce qui préoccupe les gestionnaires du régime : continuer à payer les pensions cette année, mais aussi les suivantes. Il faudra aussi éviter que les retraités du privé perdent du pouvoir d’achat. Sachant que pour les anciens cadres, ces prestations peuvent constituer jusqu’à 60% du montant de leurs retraites.
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