Cet article date de plus de quatre ans.

Le décryptage éco. Les créations d'entreprises au plus haut : la France, une nation d'entrepreneurs ?

Les créations d'entreprise sont au plus haut, et pas seulement les micro-entreprises. Signe de la bonne santé de l'économie, vraiment ? Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
D'après l'Insee, la France enregistre plus de 800 000 créations d'entreprises. Photo d'illustration (MAXPPP)

Entre 2018 et 2019, l’Insee enregistre une hausse de près de 18% des créations d’entreprises. Du jamais vu, un record. Et ce n’est pas un pic exceptionnel, mais bien une tendance : 2017 était aussi une excellente année.

Plusieurs éléments expliquent ce dynamisme. D’abord, la conjoncture économique plutôt positive, on se lance plus facilement quand la croissance n’est pas trop mauvaise. Il y a aussi l’existence depuis 10 ans du statut d’auto-entrepreneur qui simplifie les démarches. Les gouvernements successifs ont aussi pris des mesures fiscales et sociales en faveur de l’entreprenariat. Par exemple, depuis la réforme de l’assurance-chômage de 2014, si vous êtes demandeur d’emplois, vous pouvez créer votre entreprise tout en touchant votre allocation. Enfin, dans les plans sociaux, on voit de plus en plus souvent des primes versées à ceux qui créent leur boite. D’ailleurs, rien que l’année dernière, sur les 800 000 nouvelles sociétés, près de 200 000 ont été lancées par des demandeurs d’emplois. Soit un quart. Et il est aussi fréquent que des salariés créent leur boîte, pour compléter leurs revenus. Ce dynamisme entrepreneurial, c’est aussi en partie le reflet d’une précarisation du travail.  

Les deux tiers de ces micro-entreprises disparaissent

Parmi ces nouvelles affaires, presque une sur deux est une micro-entreprise. Et une enquête de l’Insee publiée l'été dernier montrait que trois ans après leur immatriculation, les deux tiers de ces micro-entreprises avaient disparu. Alors que les entrepreneurs "classiques" s’en sortent nettement mieux : trois ans après le lancement de leur affaire, plus de 60% sont encore debout. Mais justement, la bonne nouvelle, c’est qu’en 2019, la part des entreprises "classiques" créées a augmenté. Et en plus, dans des secteurs que l’on croyait sinistrés. Prenez l’industrie : l’Insee note un bond de 33% des créations de sociétés en un an. Dans la construction, c’est plus 17%. C’est encourageant.  

Un tiers des sociétés créées l’an dernier l’ont été dans les services aux ménages et à la personne au sens large : garde d’enfants, coaching personnel, aides aux personnes âgées... C’est très divers. Il y en a eu aussi beaucoup dans l’aide aux entreprises : juridique, compta... L’immobilier est aussi un créneau. Enfin, on voit que du côté du transport, qui regroupe les entreprises de livraison – comme les plates-formes type Uber et Deliveroo – les créations ont nettement ralenti en 2019. Signe d’une saturation probable du marché.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.