Le décryptage éco. Les comptes de la Sécu en nette amélioration
L'Assurance maladie va mieux : grâce à la croissance, son déficit devrait être de 500 millions d'euros. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Pour la première fois depuis presque 20 ans, on ne peut plus parler de "trou" de la Sécurité sociale. Après de longues années de crise, l'assurance-maladie va mieux. Son déficit n’a jamais été aussi bas depuis 20 ans : il devrait être de 500 millions d'euros, quand on comptait cinq milliards l’année dernière. On peut dire merci, trois fois merci même, à la croissance. Il y a plus d’emplois, et du coup, les cotisations versées par les employeurs mais aussi les salariés rentrent plus vite que prévu.Ce qui permet d’engranger des recettes en plus. Des recettes largement supérieures à la hausse des dépenses.
L’équilibre est pour bientôt
Ce qui est encourageant, c’est que tout l’ensemble de la Sécurité sociale se porte mieux, car la Sécurité sociale ne concerne pas que la maladie. Ce sont aussi trois autres branches : la famille, pour le versement des allocations familiales, la vieillesse pour les pensions de retraite mais aussi les accidents du travail. Et toutes voient leur comptes s’améliorer. C'est spectaculaire car on revient à des niveaux proches des années 2000. Reste quand même une ombre au tableau : le "trou de la Sécu", justement, c’est à dire la dette, ne sera pas rebouché pour autant. Sur les 260 milliards d'euros de dettes accumulées depuis 1996, il en reste encore presque la moitié à rembourser, plus de 120 milliards d'ici sept ans.
La question d’une cagnotte va se poser
Il risque d’y avoir un débat comme pour les recettes fiscales supplémentaires qui avaient suscité une polémique il y a quelques mois. Surtout que si la croissance se maintient, l’amélioration des comptes de la Sécurité sociale devrait continuer après 2018. On s’attend même à des excédents importants : plus de trois milliards d'euros en 2019 et plus de sept milliards et demi en 2020. On va sûrement s’en servir pour compenser les dépenses à venir et notamment les coûts occasionnés par la promesse d’Emmanuel Macron de rembourser les prothèses dentaires, les lunettes et les appareils auditifs à 100%. On peut aussi s’en servir pour redistribuer, par exemple, aux hôpitaux qui manquent de moyens ou bien alors en profiter pour créer une cinquième branche de la Sécurité sociale, qui serait consacrée à la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Le président l’a évoquée comme une piste possible mais là, il faut garder en tête que c’est 30 milliards d’euros par an. On peut aussi s’en servir pour rembourser la dette de l’Etat, qui avoisine les 100% de la richesse nationale créée. Bref, il y a plusieurs options sur la table.
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