Le décryptage éco. Le business des Bleus
L'équipe de France de football participe à la Coupe du monde qui débute jeudi en Russie. Primes, droits TV et produits dérivés sont synonymes de sommes colossales. Le décryptage de Fanny Guinochet.
La Coupe du monde de football en Russie commence jeudi 14 juin. C’est une bonne affaire pour les Bleus, mais tout dépendra de leur performance. À chaque niveau de la compétition, la Fifa verse de l’argent aux Fédérations nationales de foot et plus l’équipe réussit à se qualifier et plus, évidemment, la somme est importante. La Fédération française de foot – qui se porte très bien avec un budget de 250 millions d’euros – a décidé de reverser à l’équipe de France 30% de cette dotation. Mais attention elle a mis une condition : pour qu’elle verse des primes aux 23 joueurs, Il faut qu’ils dépassent les huitièmes de finale. Donc, une élimination des Bleus au début de compétition ou, pire, lors de la phase de poules, ne leur rapporterait rien !
En cas d'échec trop tôt : pas de prime
Il y a une jurisprudence 2010. Quand les joueurs avaient fait grève lors de la Coupe de monde en Afrique du Sud. La Fédération française de foot veut éviter ce type d’évènement donc pas de prime, en cas d’échec trop tôt. En revanche, à partir des quarts de finale, c'est une autre histoire. La FFF donnera 175 000 euros à chaque joueur en cas de défaite. S’ils échouent en demi finales, ils toucheront 240 000 euros, etc.
S'ils sont champions, c’est le pactole
Faites le calcul, la Fifa a prévu de verser 32 millions d'euros à la Fédération gagnante. Imaginons donc si c’est à la Fédération française de foot qui redistribuera 30% de l’enveloppe à l’équipe. Cela fera grosso modo de plus de 400 000 euros pour chaque joueur. Mais c’est en fait dérisoire pour des joueurs qui gagnent des millions d’euros de salaires dans leur club. Mbappé gagne 17 millions d’euros. Et on assiste chaque année à une croissance exponentielle des budgets, le foot est un secteur qui ne connaît pas la crise.
Il y a aussi les retombées médiatiques
Pour les Bleus, participer à cette compétition, c’est évidemment gagner en notoriété, et en fonction des performances, c’est devenir de plus en plus "bankable" sur le marché et c’est aussi attirer des sponsors, des droits télé. C’est toujours difficile à estimer mais c’est sans conteste le plus important. Ce seront pendant la compétition, évidemment des millions d’euros vendus en casquettes, écharpes , maillots... Alors qu’il est commercialisé entre 80 euros (pour les enfants) et 160 euros (pour les adultes) , le maillot de l’équipe de France est déjà en rupture de stocks ! Regardez 20 ans après, l’équipe de France continue de générer des retombées économiques. Les Bleus de 98, remplissent encore les stades, font vendre… Dans le foot aussi, la nostalgie est aussi un business.
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