Le décryptage éco. Johnny Hallyday et son rapport à l’argent, c'était assez rock’n roll
Contrats avec ses maisons de disques, hypothèques, démêlées avec le fisc... Le patrimoine de Johnny Hallyday et son rapport à l'argent décryptés par Fanny Guinochet.
La fortune de l’homme aux 110 millions de disques vendus a été colossale et quel que soit le classement, il figure toujours dans les chanteurs les mieux payés. Mais Johnny Halliday n’était pas un homme riche.
Il a dépensé et dépensé encore, sans compter, tout au long de sa vie. Pour se faire plaisir, pour ses amis, mais aussi généreusement, quand il verse son cachet aux mineurs en grève en 1963 aux sidérurgistes en grève de Longwy en 1979.
Et au final le capital qu’il laisse se limiterait à ses maisons à Los Angeles, Saint-Barth, Marne-la-Coquette. Et un patrimoine de plus de 1000 chansons ainsi qu’une image qui vont prospérer.
Des investissements hasardeux
Johnny n’était pas un bon gestionnaire, ce n’était pas sa première qualité. Lui qui a grandit dans une famille modeste, avec un père qu’il n’a pas vraiment connu, a investi dans plusieurs affaires qui n’ont pas toujours été des réussites économiques, loin de la. Des boîtes de nuit, des restaurants, des vignobles…
Il a souvent été endetté. Il a fait des pubs, comme avec Optic 2000, l’opticien. On ne sait pas exactement combien il a été payé, mais la marque lui aurait versé entre 300 000 et un million d’euros par an.
Et avec les maisons de disques ca n’a pas toujours été rose. Même si c’est le chanteur qui vend des disques à la pelle, enchaine les concerts, et les tournées. Produire Johnny Hallyday pas forcément une bonne affaire. C’est en tout cas, ce que l’on a compris en 2006 quand il a signé un contrat avec la maison de production Warner. Un peu avant, Johnny avait claqué la porte d’Universal avec qui il a travaillé pendant 43 ans et avec qui il est alors en procès.
Devant les tribunaux c’est le déballage. On découvre un rocker couvert d'hypothèques. Le label Universal explique qu’il s’est souvent porté garant auprès du fisc pour l’artiste.
Des années passées à rembourser le fisc
Et avec le fisc, il n’a pas toujours été un citoyen exemplaire. Ses relations avec le fisc ont toujours été très tumultueuses. Dès 1975, l'administration des impôts le fait condamner à de la prison avec sursis et lui demande de rembourser 100 millions de francs d'arriérés. Il n’a fini de les payer que dans les années 1990.
Plus récemment, en 2011, il a subi un redressement fiscal géant. Le fisc l’a épinglé pour un montage d'optimisation fiscale complexe, avec des actifs au Luxembourg. Un redressement qu’il a contesté devant la justice.
Johnny Hallyday a fait parti des artistes qui se plaignaient de payer trop d’impôt en France, comme Florent Pagny, ou Gérard Depardieu. Il était assujettit à l’ISF, l’impôt sur la fortune. En 2006, il avait d’ailleurs demandé la nationalité belge - en souvenir de son père, disait-il - avant d'y renoncer. Un temps, il s’est aussi établit en Suisse, où il a une maison à Gstaad, dans une station huppée des Alpes. Mais, ces dernières années, il était devenu résident fiscal aux Etats-Unis.
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