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Le décryptage éco. General Electric mis sous tension par Wall Street

Le cours en bourse du géant industriel américain s'effondre et les actionnaires mettent la pression. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le site Hydro France de General Electric à Grenoble (Isère). (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Le groupe américain General Electric présente lundi 13 novembre à New York un important plan de relance.
 GE est acculée par les marchés financiers. Depuis janvier, sa capitalisation boursière a fondu de plus de 100 milliards de dollars.

GE est un fabricant de moteurs d'avions et de turbines, un géant industriel américain de 300 000 salariés qui a longtemps incarné un capitalisme industriel solide. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, le géant semble fragile. Ses activités dans le gaz et le pétrole ont connu une chute des ventes et des profits.

Du coup, GE a versé l'an dernier moins de dividendes à ses actionnaires. Aujourd’hui ils mettent la pression, d’autant qu’un fonds financier est entré au conseil d’administration qui veut une rentabilité plus forte.Il faut donc s’attendre à une cure d’austérité. Début août, le nouveau PDG John Flannery a commencé à expliquer qu’il fallait se serrer la ceinture, et que GE allait céder 20 milliards de dollars d'actifs.

Inquitéude sur les engagements de GE en France

Cela veut dire que GE va se séparer d’activités : le transport, l'informatique médicale. Cela va s’accompagner de suppressions d’emplois. L’activité Energie, qui fabrique des turbines à gaz et à vapeur, devrait être particulièrement touchée.

En France, du coup, on s’inquiète. On ne voit pas comment le plan de redressement n’impacterait pas l’Hexagone. Surtout qu’il y a déjà eu des annonces de suppressions d’emploi, cet été sur le site de Grenoble, justement dans un site spécialisé dans la fabrication de turbines. Il devrait y avoir 345 emplois supprimés sur 800. On a vu les salariés se mobiliser, faire grève plusieurs jours.

Le plan de redressement de GE intervient dans un cadre spécifique. En 2014, lorsque Alstom a cédé sa division Energie à GE, le groupe américain a pris l’engagement de ne pas fermer de site en France. Et surtout de créer 1 000 emplois d’ici la fin de 2018.

Dans ce contexte, comment GE va tenir sa promesse ? Benjamin Griveaux, et Bruno Le Maire font pression sur GE. Mais on s’inquiète pour les 1 000 postes promis. Ils doivent voir le jour sur plusieurs sites en France, à Paris avec 250 postes dans une "fonderie digitale", à Belfort avec 200 postes dans une nouvelle usine, mais aussi à Massy (Essonne), ou à Saint-Priest (Rhône), Cherbourg (Manche).

Sauf qu’avec cette mise sous tension de GE par Wall Street, ces promesses pourraient bien passer aux oubliettes.

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