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Le décryptage éco. Costco, le grossiste de la distribution s’installe en France

Costco, le géant de la distribution américaine s’installe en France. La première pierre du grossiste d’outre-Atlantique est posée aujourd’hui à Villebon- sur-Yvette en région parisienne. L’enseigne se lance à l’assaut de la vieille Europe.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Magasin Costco à Woodbridge en Virginie aux USA, le 5 janvier 2016. (SAUL LOEB / AFP)

Costco, c’est un  grossiste comme l’allemand Métro mais un grossiste aussi pour les particuliers, et pas seulement pour les professionnels. Vous et moi pourrons, pour une cinquantaine d’euros d’abonnement, aller y acheter des produits en grande quantité pour profiter de prix cassés sur des articles souvent fabriqués en Chine. L’offre va de la pizza à la télévision ou l’ordinateur. 4 000 références chez Costco, Dix fois moins qu’ailleurs mais achetées en masse pour baisser les coûts et présenter le meilleur rapport qualité-prix. La présentation, comme chez tous les discounters, est sans chichis, en carton, dans un hangar. Costco a mis 5 ans à poser le pied en France. Il a déjà deux magasins en Espagne et prévoit d’en ouvrir une dizaine chez nous, principalement autour de Paris. 13 700 mètres carrés ouvriront donc  au printemps de l’année prochaine.  

Cette implantation qui inquiète

Costco, c’est une force de frappe qui inquiète, c’est tout de même le numéro 2 mondial de la distribution, 113 milliards de dollars de chiffre d’affaire. Une deuxième place ravie à notre champion national Carrefour qui n’est plus  aujourd’hui que sixième,  les autres enseignes françaises ne figurent même pas dans les dix premiers ou l’on trouve trois américains, deux allemands. Mais le numéro un c’est Walmart, cinq fois plus gros que ses concurrents. Le mastodonte américain lui aussi est parti à l’assaut de la vieille Europe et s’y est cassé les dents, c’était en 2009 en Allemagne. Walmart ne s’est adapté ni au marché allemand ni aux normes sociales du pays, interdisant même à ses salariés  de se syndiquer.  L’enseigne a dû vendre ou fermer ses 85 magasins et licencier. Comme quoi la force de frappe n'est pas forcément un gage de réussite à l’étranger.

Etre là avant la signature du TTIP

Etre le premier au cas où le TTIP, l’accord UE-Etats-Unis, serait signé, le premier à vendre les produits américains qu’on ne trouve pas encore dans l’Union et qui auraient franchi la barrière des normes européennes, c’est sans nul doute le calcul qu’a fait l’entreprise en envisageant son développement dans la vielle Europe. Mais quand on voit que l’accord avec le Canada va droit dans le mur, qu’on n’est pas prêts de signer avec les Etats Unis, pas sûr que l’idée soit encore bonne. Qui plus est, l’enseigne arrive à un moment où les consommateurs sont inquiets, méfiants vis-à-vis des produits, encore plus s’ils sont américains, pointilleux sur ce qu’ils achètent, lassés de la mal bouffe et des scandales sanitaires, ils se détournent aussi des hyper. Même le discounter, Lidl a dû monter en gamme pour garder et élargir sa clientèle. Consommer oui,  mais en toute connaissance de cause et si possible près de chez soi, cette nouvelle attitude du consommateur méfiant a obligé la grande distribution à revenir à la qualité, plutôt qu’à la quantité, tout l’inverse de la démarche de Costco

 

 


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