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Le décryptage éco. Ce que la situation d'Ascometal dit du secteur de l'industrie en France

Alors qu'Edouard Philippe présente lundi la politique industrielle du gouvernement, zoom sur la situation particulière du groupe Ascometal. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
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Temps de lecture : 4 min
Le site Ascometal de Fos-sur-Mer, en 2014. (MAXPPP)

Le groupe sidérurgique français Ascometal est en grande difficulté et devrait même déposer le bilan. Ascometal est un fabricant d'aciers spéciaux utilisés pour la mécanique, l'automobile, l'industrie, qui sont vendus à Renault, Bosch, Fiat, Toyota, BMW ou la SNCF.

Ascometal emploie près de 1 500 salariés, sur plusieurs sites à Hagondange (Moselle), Dunkerque (Nord) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). C’est une ancienne filiale d’Usinor, qui va très mal, après avoir déjà connu beaucoup de difficultés.

Ascometal, une entreprise qui enchaîne les repreneurs

L’entreprise a souvent changé de mains. Elle appartient aujourd’hui à un consortium d'investisseurs majoritairement français. C’est aussi un dossier très politique : en 2014, l’entreprise allait déjà mal. Arnaud Montebourg qui était alors ministre du Redressement productif, était monté au créneau pour sauver Ascometal. A l’époque un groupe brésilien voulait le reprendre mais Arnaud Montebourg avait fait en sorte que ce soit l’offre portée par l’ancien directeur de cabinet d’Eric Besson à Bercy, qui l’emporte – Frank Supplisson.

Il n’a pas réussi à sauver le groupe. Comment en est-on arrivé jusqu’au dépôt de bilan ? Ces dernières années, l’entreprise n’a pas fait les bons investissements. Et comme de nombreux acteurs dans le secteur, elle a aussi subi de plein fouet la concurrence de l’acier chinois, moins cher. Résultat : ses ventes ont chuté, elles ont presque été divisées par deux entre 2016 et 2013.

Ascometal est aujourd’hui très endetté. Son placement en redressement judiciaire devrait permettre de trouver un énième repreneur. Il y en aurait plusieurs sur les rangs. La plupart sont européens, pas de chinois ou de fonds financiers sur les rangs… Bercy, en tout cas, suit ça de très près.

Une reprise du secteur industriel encore fragile

Pour autant, le reste de l’Industrie ne va pas si mal. Après des décennies de baisse, l’industrie reprend – enfin ! – des couleurs. Elle crée même de nouveau des emplois. Presque 22 000 postes ont été crées en un an (en comptant l’intérim) et on rouvre des usines dans le pays.

Le gouvernement veut justement accompagner cette reprise, parce que malgré ses progrès, l’industrie française n’est pas assez compétitive. C’est pourquoi Edouard Philippe devrait annoncer lundi 20 novembre des mesures pour baisser encore le coût du travail. Notamment de nouveaux allègements de charge sur les salaires, ceux de deux à trois fois le smic (soit 2 500 à 3 000 euros net).

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