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Le décryptage éco. Brexit : la Grande-Bretagne commence à réaliser les effets sur son économie

Au Royaume-Uni, le Brexit devient chaque semaine plus concret. Le décryptage de Fanny Guionochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"L'UE nous manque déjà" : manifestation à Londres le 9 septembre 2017. (TOLGA AKMEN / REUTERS)

Lundi 23 novembre, les sièges de l’agence européenne du médicament et de l’autorité bancaire européenne ont été désignés par un vote à Bruxelles. La première déménage pour Amsterdam, la deuxième pour Paris. Ce sont des emplois et de l’influence en moins pour le Royaume-Uni.

Et ce n’est pas fini. Selon l'organisme public britannique chargé des prévisions officielles, la croissance sera moins bonne que prévue. Elle ne devrait pas dépasser 1,5% cette année, alors qu’en mars dernier, on prévoyait 2%. Elle sera plus faible pour les cinq ans qui viennent.

Que dit le gouvernement ? Le Brexit ne fait pas les affaires de Theresa May car une croissance moins forte, ce sont des recettes fiscales en moins. Le ministre des Finances a présenté hier son nouveau budget et c’est un budget de crise. Il a annoncé qu’il aurait besoin d’emprunter plus que prévu dans les dix ans à venir.

Le Brexit a déjà coûté au gouvernement britannique 700 millions de livres, rien que pour les préparatifs. Et il prévoit de mettre encore 3 milliards de livres supplémentaires pour le Brexit ; qui est prévu en mars 2019. C’est sans compter la facture que le Royaume-Uni devra régler à l’Union européenne et qui fait l’objet de marchandage.

Particuliers et entreprises ont le moral qui flanche

Pas de quoi donner le moral aux Britanniques, c’est toute l’économie qui ralentit. Depuis le référendum sur le Brexit, les Britanniques paient cher l’impact négatif de la dépréciation de la livre sterling, leur pouvoir d’achat trinque, ils hésitent à consommer. Idem pour les entreprises : la livre s’effondre, ce qui renchérit le dollar, monnaie dans laquelle elles achètent le carburant et importent des produits.

Et tant que les négociations avec Bruxelles n’ont pas abouti, les milieux d’affaire sont dans le flou et freinent leurs investissements. Certaines sociétés n’ont pas le courage d’attendre et font déjà leurs valises, les banques comme HSBC, JPMorgan, Bank of America se délocalisent à Paris, Francfort, Amsterdam.

Même quand le moral est dans les baskets, les Britanniques gardent leur sens de l’humour : savez-vous ce qu’ils font quand ils plient bagages ? Ils organisent une Brexit Party, il paraît qu’elles s’enchainent à la City…

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