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Le décryptage éco. Bourses : quelles sont les raisons du recul ?

L’indice Dow Jones a chuté de plus de 2% en séance et le Nasdaq a aussi baissé 1,25%, jeudi. Le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2018 et 2019. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Temps de lecture : 3min
Des traders et des professionnels des finances juste avant la clôture de la Bourse de New York, le 11 octobre 2018. (DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

C’était une rude journée jeudi 11 octobre et une semaine difficile pour les places boursières. Après une sévère baisse mercredi, Wall Street était encore en net repli hier : l’indice Dow Jones a chuté de plus de 2% en séance et le Nasdaq a aussi baissé de 1,25%. Mercredi, le mouvement d'inquiétude s'était concentré sur les valeurs technologiques mais hier il a touché l'ensemble des secteurs à Wall Street, les valeurs du secteur de la santé, de la banque, de l'énergie. Et il n’y a pas que Wall street, la journée d’hier a également été difficile à la Bourse de Paris qui a elle aussi fini en net repli à -1,92%.  Sur la semaine, Paris a enregistré une baisse de presque 5%. Idem à la Bourse de Londres qui a enregistré une chute de 1,94%.

Les places financières tanguent parce qu’il y a eu plusieurs signaux d’appel à la prudence ces derniers jours. C’est cette semaine que le Fond monétaire international, le FMI, a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2018 et 2019 et hier, le gouvernement allemand a lui aussi parié sur un ralentissement de l’économie. Principale raison : "l'environnement international" :
un monde qui se referme suite à la hausse des tarifs douaniers imposée par Trump et des craintes de guerre commerciale. Tout cela pèse sur les échanges internationaux, et forcément sur les placements des investisseurs.

La hausse des taux d’intérêts américains affole les marchés

Mais ce qui inquiète le plus, c'est cette annonce de la Banque centrale américaine, la Fed, qui a prévenu qu’elle allait augmenter les taux d’intérêt. Elle le fait parce que l’économie américaine va bien et a moins besoin d’être soutenue. Cette remontée des taux affecte directement les entreprises américaines qui sont très endettées, souvent à taux variables. Du coup, elles vont rembourser leurs emprunts plus cher et les investisseurs anticipent une moindre rentabilité : du coup, ils vendent leurs actions pour profiter des meilleurs rendements, d’où la chute de Wall Street.

Un plongeon qui n’arrange pas Donald Trump

Le Président des États-Unis a d’ailleurs réagi violemment en estimant que la Banque centrale américaine était  "tombée sur la tête", qu’elle était "trop agressive". On est à moins d'un mois des législatives de mi-mandat. Il faut bien se rendre compte qu’aux États-Unis beaucoup d’Américains ont investi en Bourse, ne serait-ce que pour leur retraite, toute chute des prix a un effet négatif sur le moral des ménages. Ça les touche directement.

Peut-être un risque de krach 

Pour de nombreux experts, on assiste plutôt à une correction. Le marché normalise ses excès après le plus long cycle de hausse depuis 2009. Il faut voir sur la longueur. Il y a une certitude toutefois, c’est qu’avec des conditions d’emprunts plus tendues, dans un environnement incertain, les investisseurs deviennent plus frileux, ils vont chercher à limiter leurs risques. Par exemple, ils se tournent vers l’or, qui est classiquement une valeur refuge.

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