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Le décryptage éco. Air France : malgré l'accord, direction et pilotes négocient encore sur les salaires

Ben Smith, le patron d’Air France, reçoit lundi les syndicats de pilote pour discuter des salaires, alors qu'un accord a été signé le 19 octobre. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
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Temps de lecture : 3 min
Un avion d'Air France atterrit à l'aéroport de Toulouse Blagnac le 29 septembre 2014. (PASCAL PAVANI / AFP)

Le directeur général d'Air France-KLM Ben Smith, reçoit lundi 5 novembre le SNPL, le syndicat majoritaire des pilotes, pour discuter des salaires. Pourtant, un accord a été signé le 19 octobre par la plupart des syndicats, sauf par la CGT et le SNPL, qui a estimé que la proposition de la direction était loin de répondre à leur demande.

Les pilotes demandent 10% d'augmentation de salaire depuis un an, mais l'accord acte une augmentation en deux temps, avec une hausse de 2% en 2018, et 2% au 1er janvier 2019, et l’ouverture de réunions en octobre 2019. On est donc loin des 10 % réclamés. De plus, l'accord concerne toutes les catégories de personnels, alors que les pilotes réclament des mesures spéciales pour leur métier depuis le début.

Un syndicat des pilotes incontournable

Difficile de faire sans les pilotes. Comme dans toutes les compagnies aériennes, la direction a besoin du feu vert des pilotes pour élaborer sa stratégie. Chez Air France, le SNPL est connu pour ses positions fortes. Son président, Philippe Evain est dur en affaires : il était le leader emblématique des grèves du printemps.

Il y a aussi des élections professionnelles internes chez Air France en décembre, et ce contexte n’est donc pas propice à faire baisser d’un ton Philippe Evain qui va vouloir, pour être réeelu, montrer aux pilotes qu’il défend bien leurs intérêts

Des résultats meilleurs que prévu

Début novembre, Air France a annoncé qu’elle avait réussi à dégager, entre juillet et septembre, un bénéfice d’exploitation de plus d’un milliard d’euros. C’est nettement mieux que ce qu’attendaient les experts. Cela rend du coup la tâche encore plus difficile pour le nouveau patron car il est difficile de dire que la compagnie n’a pas de marge, même si ces bons résultats tiennent surtout à la croissance du trafic aérien. Pendant  la période des vacances estivales, il a augmenté de près de 2,5%, avec plus de 28 millions de passagers transportés. D’où une progression du chiffre d’affaires qui a permis à Air France de compenser l’impact négatif de la hausse des prix du carburant.

Les autres salariés ont aussi leurs revendications. Le 7 novembre, ce sera au tour des syndicats d'hôtesses et de stewards de faire part de leurs revendications à la direction. Ils veulent surtout évoquer leurs conditions de travail, qui selon eux, sont devenues plus dures qu’avant : ils ont moins de temps de repos qu’avant, mais aussi plus de voyageurs dont il faut s’occuper par hôtesse ou steward.

La direction d’Air France devrait proposer des changements dans l'organisation du travail, comme elle devrait le faire aussi pour les pilotes. Ben Smith n'a donc pas franchi tous les obstacles pour apaiser le climat social et le plus dur reste même peut-être à venir. Mais, pour le moment, personne ne parle de recourir une grève.

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