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L’agriculture française entre autre victime de la sècheresse

En pleine crise du porc, la première puissance agricole européenne n’est pas au meilleure de sa forme.Victime de la sécheresse mais pas seulement.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
Franceinfo (Franceinfo)

L’agriculture française souffre, à deux exceptions près, le blé et le vin. Sur France info la semaine dernière, on vous a déjà parlé de la production record de blé tendre avec un rendement formidable, plus de 78 quintaux à l’hectare. La sécheresse n’a pratiquement pas touché les cultures, même chose pour le blé dur, l’orge et les pois. Est-ce que ce sera bon pour nos exportations, pas sûr parce que l’année a été excellente partout dans le monde, l’offre est abondante, et le montant des exportations ne sera peut être pas à la hauteur des attentes.

Quand au vin, petite récolte, par exemple en Beaujolais, 30 à 35 hectolitres à l’hectare contre 40 l’an dernier mais à priori la qualité sera au rendez-vous.

On ne peut en dire autant ni pour le maïs ni pour les fruits et légumes

Le maïs a eu mal à pousser, victime aussi de la restriction d’arrosage dans 70 départements. La récolte est en recul d’un quart. Les céraliers rêveraient de pouvoir utiliser les plantes OGM ou d’avoir à leur disposition des réserves d’eau constituées pendant l’hiver, mais pas possible. Retarder l’ensemensement du maïs est une solution mais ça ne suffit pas. Mauvais résultat aussi pour le colza qui sert entre autre à fabriquer des biocarburants. Lié à un prix du pétrole qui dégringole, il se vend mal.

Côté fruits et légumes, au marché, les tomates ont la peau dure, les choux fleurs sont rabougris. Les français ne se ruent pas dessus. Fini donc la baisse des prix de l’an dernier, les cours vont remonter. La production est en recul cette année de 17 à 35 % selon les variétés et même pour les produits de l’hiver comme les choux, les pommes de terre ou encore les pommes et les poires.

Les animaux ont souffert aussi,et en particulier les bovins

La France a eu du mal à nourrir ses huitt millions de vaches laitières et allaitantes. Les 13 millions d’hectares de prairies françaises ont été transformées en paille sèche et les agriculteurs ont du piocher dans leur fourrage d’hiver .

Quant au lait, les vaches n’aiment pas les grosses chaleur, quand elles ont du mal à se nourrir , elles produisent moins , la production laitière serait en recul de 5 à 20 % .

La sècheresse n’est pas responsable de tout

Non. Si vous prenez en compte, le recul de la consommation de viande des ménages français, l’embargo russe, la pression de la grande distribution sur les prix de la viande comme du lait, l’éternelle concurrence des abattoirs étrangers, ou encore la concurrence mondiale, vous voyez que les handicaps sont nombreux.

L’agriculture française s’est déjà beaucoup transformée , elle est 5ème mondiale derrière les Etats-Unis, l’Allemagne , les Pays-Bas, et le Brésil, mais elle  n’a pas été assez réactive face à une nouvelle politique agricole commune plus dure, ni face à la mondialisation, elle risque sa place, sauf à se réformer en profondeur mais qui est prêt, par exemple, à voir des fermes des 1.000 vaches fleurir un peu partout sur le sol français , la question est posée.

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