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La France, plus attractive

Une bonne nouvelle, la France progresse en matière d’attractivité. Elle gagne des places selon le classement de l’Agence française pour les investissements internationaux. Comment s'explique cette performance, un peu surprenante?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Vous connaissez le dicton : "Quand je me regarde, je me désole et quand je me compare, je me console".

 

C’est à peu près ce qu’a dû se dire le ministère des finances en découvrant cette nouvelle enquête de l'Agence française pour les investissements internationaux sur l’attractivité de la France. Alors, pourquoi c’est important l’attractivité : d’abord, de part l’Europe mais aussi de part la mondialisation des échanges, la France est dans un système d’économie ouverte, et dans ce système, la France est plus ouverte encore aux capitaux étrangers que beaucoup de ses partenaires.

 

On le sait peu, mais l’économie française est plus ouverte sur le monde que l’Allemagne, l’Espagne ou la Finlande. Et cette internationalisation de notre économie est un atout bien sûr : un salarié français sur 9 travaille dans un groupe étranger, ou dans l’une de ses filiales ; c’est même un salarié sur 5 dans l’industrie.

 

Donc l’économie française a besoin d’attirer des capitaux étrangers. Et elle le fait plutôt bien : la France est le 4ème pays au monde à attirer le plus d’investissements étrangers, juste derrière, les Etats-Unis, la Chine, et le Royaume Uni, mais devant l’Allemagne ou l’Espagne. Et en 2013, la part de la France a  augmenté. Et ça c’est une bonne nouvelle.

 

Quels sont les principaux atouts de la France vus de l’étranger?

 

Il y a des choses qu’on connaissait déjà : la taille du marché français, son positionnement géographique, la productivité de sa main d’œuvre ou encore la qualité du cadre de vie. Mais plus surprenant, la France figure en tête des 14 pays de l’OCDE retenus par cette étude pour les incitations fiscales à la Recherche – le fameux crédit impôt-recherche – elle est aussi en tête pour son prix de l’électricité, et au 2ème rang pour l’internet haut débit.

 

Il y a aussi un domaine clé, où la France était mal classée et où elle progresse, y compris par rapport à l’Europe et par rapport à l’Allemagne, c’est la compétitivité : la France passe ainsi du 13ème au 10ème rang, pour le poids des cotisations sociales sur les entreprises. Ce n’est pas encore formidable, mais cela laisse penser que les réformes en cours commencent à produire des effets. Et puis, il y a enfin des secteurs où la France bénéfice d’un avantage technologique, comme par exemple les biotechnologies et ce n’est pas négligeable.

 

Quelques points noirs quand même

 

Là, il n’y a pas de surprise. Les investisseurs étrangers montrent du doigt la complexité administrative et réglementaire ou la pression fiscale. Sur l’impôt sur les sociétés par exemple, la France demeure colée à une très mauvaise place, 12ème sur 14.  Un dernier chiffre, celui du nombre de jour de grève : la France est avant dernière, seule l’Espagne fait pire.

 

En tout cas, globalement, cette étude fait du bien, car on est quand même très loin du "french bashing" que l’on entend parfois. C’est ma contribution matinale pour éviter de sombrer dans l’autodénigrement systématique.

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