L'Europe se bat difficilement contre le réchauffement climatique
D’abord, c’est difficile, parce que l’Europe est très ambitieuse en matière de lutte contre le réchauffement climatique, elle est même exemplaire !
L’Europe est la région du monde qui s’est fixée les objectifs les plus exigeants depuis les années 90. Et elle a tenu ses promesses. Si on regarde les chiffres, par exemple, sur les émissions de gaz à effet de serre : la Chine est le plus gros pollueur avec 29%, les Etats-Unis sont le deuxième avec 16% et l’Europe troisième avec un petit 11%.
La question est désormais : comment allez plus loin, il faut se fixer de nouvea ux objectifs, continuer à jouer l’exemplarité, un an tout juste avant la grande négociation mondiale qui se tiendra à Paris, où la France, qui est d’ailleurs un bon élève en la matière, veut absolument parvenir à un accord mondial.
D’où l’importance que les pays de l’Union européenne réussissent à se mettre d’accord d’ici demain.
Le document sur la table a été préparé par la Commission : on peut le résumer en trois chiffres :
1 – Réduire les émissions de gaz à effets de serre de 40% d’ici 2030, ça paraît bp mais c’est 40% par rapport à 1990, on a donc déjà fait une grande partie du chemin.
2 – augmenter la part des énergies renouvelables jusqu’à 27% du mix énergétique.
Et 3 – améliorer l’efficacité énergétique de 30% d’ici 2030 également. C’est ambitieux mais totalement atteignable.
Sauf qu’il n’y a pas d’accord…
Pas pour l’instant en tout cas et les divisions sont profondes… Parce que les mauvais élèves – comme les anciens pays communistes, par exemple, la Pologne, la République Tchèque ou la Bulgarie, qui continuent à utiliser massivement le charbon, veulent qu’on les aide pour gérer cette transition. Les Anglais résistent aussi : ils ne veulent pas pour l’instant d’objectif contraignant sur les énergies renouvelables, à l’inverse des allemands et des français. Il y a encore 24h de négociations, ne soyons pas trop pessimistes.
Mais beaucoup se demandent quand même Vincent, si l’Europe, qui est déjà en pleine crise, a vraiment les moyens de se fixer des objectifs ambitieux sur le climat ?
En fait, c’est exactement l’inverse. C’est parce qu’on est en crise qu’il faut vraiment si mettre : Prenons un exemple : avec les objectifs proposés par la Commission, on a enfin une chance de faire baisser la facture colossale de nos importations de pétrole et de gaz qui dépasse les 400 milliards par an.
Plusieurs économistes comme le français Thomas Piketty qui a adressé une lettre aux chefs d’Etat européens, affirment qu’il y a une occasion de réorienter les investissements dont l’Europe a tant besoin vers une économie décarbonée. Ces investissements seront créateurs d’emplois Enfin les entreprises qui ont fait beaucoup d’efforts en la matière ces dernières années demandent d’y voir clair, pour pouvoir investir elles aussi, se fixer des objectifs, et donc programmer leur transformation. C’est donc maintenant qu’il faut y aller. Et ça serait assez formidable que l’Europe continue à montrer la voie. C’est peut-être aussi ça le modèle européen.
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