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Hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne : quelles conséquences pour les Français ?

La BCE a annoncé jeudi que ses taux directeurs vont augmenter en juillet prochain. Pour les particuliers comme pour l'État, cela signifie qu'emprunter coûtera plus cher.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, le 9 juin 2022. (JOHN THYS / AFP)

C'est une première depuis mai 2011. La Banque centrale européenne a annoncé jeudi 9 juin que ses taux directeurs vont augmenter à partir de fin juillet, à cause de l'inflation record. "L'inflation est indésirable" et la BCE "va s'assurer qu'elle revienne à l'objectif", a promis Christine Lagarde, sa présidente. La BCE cherche donc à ralentir l'économie car la hausse des prix vient du fait qu'il y a plus de demande (produits alimentaire, énergies...) qu'il n'y a d'offre. En rendant l'argent plus cher via la hausse de ses taux, la BCE veut donc casser cette demande et faire en sorte que les entreprises comme les ménages achètent et investissent moins. 

Cette augmentation "de 25 points de base" se fait en revanche par petites touches car la BCE veut freiner l'économie mais pas la stopper pour ne pas casser la croissance. C'est donc pour cela que l'organisme remonte ses taux progressivement. Malgré tout, il y aura des conséquences, tant pour les particuliers que pour l'État français. 

Une remontée des taux d'intérêts pour les crédits

En effet, une augmentation des taux directeurs de la BCE aura pour effet mécanique de rendre l’argent plus cher car les banques commerciales, comme la BNP Paribas ou la Société générale, se fournissent en liquidités, c'est-à-dire en argent, auprès de la Banque centrale européenne. Celle-ci va donc le leur vendre à des niveaux plus élevés. Par effet domino, ces banques vont répercuter les hausses sur leurs clients.

Le premier effet sera donc, pour les particuliers, une remontée des taux des crédits à la consommation ou immobiliers. Ceux qui cherchent à contracter un prêt l'ont d'ailleurs déjà constaté. Selon le site PAP, par exemple, le taux d'un emprunt sur vingt ans est, par exemple, passé de 1% à 1,60% en six mois. En effet, comme on parle de cette politique budgétaire moins accommodante de la BCE depuis plusieurs semaines, les banques l’avaient anticipée. Elles ont donc déjà commencé à la répercuter. Il faut par conséquent s’attendre à moins d’acheteurs, ce qui va générer un ralentissement du marché immobilier et de la construction. 

Une augmentation de la charge de la dette pour l'État

L'État va aussi subir les conséquences de cette hausse des taux. L'emprunt lui coûtera aussi plus cher. Or, la France finance une grande partie de ses dépenses par l’emprunt et notre dette s’élève déjà à 2 800 milliards euros. Après des années de taux d’emprunt à zéro - voire négatifs - notre charge de la dette - le coût de cette dette - risque donc d'augmenter.

Cela va encore réduire les marges de manœuvre du gouvernement. Étant donné qu'il a promis de ne pas augmenter les impôts, il risque d’être tenté par une politique de rigueur,  ce qui voudrait moins d'aides pour les ménages, des coupes dans les budgets des services publics, etc. Mais ce type de politique serait installé à plus long terme.

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