Grexit : l'incroyable plan B de Varoufakis
Dommage qu’un auteur n’ait pas eu le temps d’écrire l’histoire car son livre aurait rencontré un vif succès sur les plages cet été.
Le plan que fomentait Yanis Varoufakis prévoyait ni plus ni moins un retour à la monnaie grecque, la drachme, mais sans le dire… du moins à ses créanciers car le projet, monté dans le plus grand secret, avait obtenu l’aval d’Alexis Tsipras avant que celui-ci ne soit nommé Premier ministre.
Quel était ce fameux montage ?
L’objectif était de permettre à la Grèce de continuer à disposer de fonds en cas d’exclusion de la zone euro et de fermeture prolongée des banques.
Seulement voilà, la manière dont le stratagème a été monté est beaucoup moins clair.
Pour créer un système bancaire parallèle, Varoufakis devait pirater la plateforme de la direction des impôts pour récupérer les adresses fiscales des contribuables et leur permettre, le moment venu, d’utiliser le nouveau système de paiement.
Yanis Varoufakis est allé très loin
La direction du Trésor grecque étant désormais contrôlée par la Troïka – Bruxelles, la BCE et le FMI –, il lui fallait recueillir les données informatiques sans éveiller les soupçons des créanciers.
Il a donc demandé à un ami d'enfance, informaticien américain, de créer la machine infernale capable de pirater les données du fisc sans être démasqué.
Le plan était prêt… ne manquait plus qu’à appuyer sur le bouton en cas de besoin. Une application pour smartphone avait même été créée.
Pourquoi apprend-on cette information aujourd’hui ?
On ne l’apprend que maintenant parce que Varoufakis en a fait part lors d’une conférence téléphonique avec des fonds spéculatifs. La conversation devait rester confidentielle mais elle a été enregistrée et retranscrite dans un journal grec d’opposition.
Yanis Varoufakis a-t-il fait ces révélations sous le sceau d’un pseudo secret par rancœur vis à vis d’Alexis Tsipras qui lui a signifié le soir du 5 juillet (le soir du NON au referendum) que son plan ne pourrait finalement pas voir le jour ? La question reste posée.
Le fait est que, suite à cet épisode, Varoufakis a jeté l’éponge et démissionné... Tsipras ayant visiblement déjà choisi de ne pas utiliser la manière forte contrairement à ses engament de campagne.
Voilà donc pour la petite histoire qui prouve que certains, à Athènes, ont toujours l’imagination fertile. De toute façon, si ce plan avait été appliqué, il y a fort à parier que la BCE aurait déclaré illégale la nouvelle monnaie, ce qui aurait été pire pour le pays.
L’histoire ne dit pas si les instances internationales se seraient aperçu du stratagème et ne se seraient pas de nouveau fait rouler dans la farine, comme au bon vieux temps, quand Athènes mentait déjà sur le véritable état de ses comptes publics.
Très gênant pour le Premier ministre Tsipras qui s'apprête à entamer de nouvelles négociations avec ses créanciers internationaux pour obtenir un ultime plan d’aide financière.
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