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Espagne : des trains gratuits pour préserver la planète et le pouvoir d'achat

Des trains gratuits pour limiter l’utilisation de la voiture : et si c’était la solution pour sauver la planète et préserver le pouvoir d’achat des ménages ? C’est le choix que fait Madrid. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une gare espagnole à Madrid (Espagne). (PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP)

Depuis jeudi 1er septembre, le gouvernement espagnol a mis en place des "pass ferroviaires" gratuits sur les lignes du quotidien, c’est à dire ces petits trajets répétés entre la maison et le travail. Sont concernés les trains de banlieue et certaines lignes régionales : c’est comme si l’État Français demandait à la SNCF, à la RATP, et aux compagnies de transports des grandes villes, – les plus encombrées et les plus polluées –, de prendre en charge votre pass Navigo à Paris, votre carte TCL à Lyon etc. L’objectif : vous faire changer vos habitudes, pendant quelques mois, pour vous inciter à abandonner votre voiture, vous faire préférer le train, le RER, les transports collectifs. Et ça fonctionne. 

L’offre est entrée en vigueur jeudi 1er septembre et déjà plus de 500 000 personnes ont demandé à en bénéficier. L’opérateur ferroviaire public espagnol s’attend à 75 millions de trajets ferroviaires gratuits. Il faut dire que c’est avantageux : à Madrid ou Barcelone, l’économie est estimée par personne et par an à plus de 330 euros. Cette opération doit durer jusqu’à la fin de l’année, mais le gouvernement précise déjà qu’elle pourrait être prolongée.  

La France n'envisage pas de faire comme en Espagne

En France, cette option n’est pas envisagée. Il y a bien des gratuités, mais en fonction des publics et ça dépend des communes mais pas de programme de grande ampleur envisagé au niveau national, comme en Espagne. Il faut dire que, dans l’Hexagone, les transports sont déjà largement subventionnés. Ce type d’opération à un coût : la gratuité n’existe pas. Il y a toujours quelqu’un qui paie à la fin, et si ce n’est pas l’usager, c’est l’État, donc le contribuable qui règle la facture. En Espagne, le gouvernement estime déjà à plus de 400 millions d’euros le coût de l’initiative pour les finances publiques.  

Il faut que les infrastructures suivent et on l’a vu en Allemagne cet été : pour inciter les Allemands à prendre les transports collectifs, le gouvernement a mis en place un ticket mensuel à neuf euros dans les trains mais il a été débordé par son succès, trains bondés, lignes saturées. En France, nos réseaux de transports sont vieillissants, on supprime des lignes faute de conducteurs. De toute façon, pour l’instant, le gouvernement préfère s’en tenir à des ristournes sur le carburant.

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