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Emploi : Stellantis veut supprimer 2 600 postes en France

Le constructeur automobile Stellantis, (anciennement PSA) a annoncé mardi 1er février son intention de supprimer 2 600 postes en France d’ici deux ans. Pourquoi ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
L'usine Stellantis de Noidans-les-Vesoul (Haute-Saône). (JEAN-FRANÇOIS FERNANDEZ / RADIO FRANCE)

Les suppressions d'emploi chez Stellantis ont pour cause le passage à la voiture électrique. C’est, en tout cas, l’argument de la direction qui a présenté mardi 1er février un plan de départ aux syndicats. 2 600 suppressions de postes qui font écho à ce que disait Carlos Tavarès, le patron du groupe, il y a quinze jours à peine, à la presse européenne : puisqu'à partir de 2035, Bruxelles veut interdire la vente de voitures à essence et de diesel, il faut s’attendre à un risque social majeur pour la filière auto. Car il faut trois fois moins de salariés pour construire une voiture électrique qu’un véhicule à essence ou diesel.

Cette interview avait-elle pour but de préparer les esprits français ? Aujourd’hui, on peut le penser, même si la marque insiste : ce sera uniquement des départs volontaires. Mais les syndicats ne sont pas convaincus. Pour eux, il y a déjà eu assez de suppressions d’emplois. Près de 1 400 départs l’an dernier, mais aussi les années précédentes. D’après la CFDT, les effectifs du groupe ont fondu en 15 ans, passant de 70 000 à 40 000.

Reste que la direction de Stellantis ne veut pas perdre de temps : elle espère signer avec les syndicats, d’ici le mois de mars, une nouvelle rupture conventionnelle collective, une RCC, plus facile et plus rapide à mettre en oeuvre qu’un plan social classique.

Stellantis va néanmoins recruter

Il y aura  aussi des embauches car l’un n’empêche pas l’autre : selon un porte-parole du groupe, Stellantis a recruté en France l’an dernier plus de 1 100 personnes. Mais, en réalité, la firme veut surtout accompagner au maximum les reconversions internes. Car c’est toute la difficulté : le passage à l’électrique ne nécessite pas les mêmes compétences. Aujourd’hui, Stellantis a surtout besoin d’ingénieurs, de spécialistes des données, des logiciels, plus que d’ouvriers ou d’agents de production.

Surtout que le groupe mise tout sur les véhicules connectés, les voitures autonomes, intelligentes, reliées à internet. Pour cela, Carlos Tavares a d’ailleurs signé à la fin de l’année dernière un partenariat avec le géant américain du commerce en ligne Amazon. Même si Stellantis a limité la casse pendant la crise, le constructeur veut réduire au maximum ses coûts. Il présentera à la fin du mois ses résultats pour l’année 2021.

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