Emmanuel Macron et son plan pour l'industrie du futur
C’est une idée initiale d’Arnaud Montebourg qu’Emmanuel Macron a totalement reconfigurée. Au départ, Montebourg avait lancé en grande pompe à l’Elysée 34 plans de reconquête industrielle, pour faire naître « les inventions de demain, les usines de demain, les produits de demain ». C’était le slogan. Et bien, de ces plans, il en reste désormais 9, pour être plus lisible, plus efficace, plus simple, voilà ce qu’a annoncé hier le nouveau ministre. L’ambition reste la même, il s’agit d’accélérer la modernisation de notre outil industriel, et d’aider par de nouveaux financements, les petites et moyennes entreprises et ce qu’on appelle les ETI, les entreprises de taille intermédiaire, à s’équiper de nouvelles machines, de nouveaux robots, à passer à l’ère numérique, pour inventer de nouveaux produits, pour assurer une montée en gamme de notre industrie.
La France ne cesse de perdre des emplois dans l’industrie, il y a urgence
La situation est plus que critique. En 25 ans, la France a perdu près de 2 millions d’emplois dans l’industrie. C’est une énorme hémorragie. Et l’une des causes majeures, c’est justement le sous-équipement de nos usines. Il y a plus de 30% de nos industries qui n’ont fait aucun renouvellement ou achats de nouvelles machines, depuis plusieurs décennies. Cela peut paraître incroyable, mais c’est ainsi. Quand on regarde par exemple, l’équipement en robots, qui est un indicateur clés : le parc français se limite à 33 000 robots industriels, c’est deux fois moins qu’en Italie, et c’est 5 fois moins qu’en Allemagne. Et l’écart continue de se creuser. Alors quelles conséquences, ça a : et bien cela implique d’abord une chute de la productivité, puis une moindre capacité d’innovation, et du coup, on a une production industrielle française qui stagne en milieu gamme, avec des produits moyens. Et sur ce marché là, il y a des entreprises qui produisent moins chères, ailleurs qu’en France, et donc nos produits se prennent de plein fouet la concurrence internationale et donc au final, des usines ferment et on ne cesse de perdre des emplois.
Deux mille entreprises vont avoir un accompagnement personnalisé d’ici 2016
L’Etat est vraiment dans son rôle en tout cas, il doit être un catalyseur, et la cible choisie est excellente : l’enjeu, c’est bien la modernisation de ce tissus d’entreprises de taille moyenne qui sont en grand danger faute d’équipement nouveau. Le ministre de l’économie met sur la table un peu moins de 5 milliards d’euros. 2000 entreprises vont avoir un accompagnement personnalisé d’ici 2016. « Nous avons raté la robotisation, notre devoir est de réussir la digitalisation », affirme le ministre. Les enjeux sont multiples, puis qu’avec la modernisation des machines, ce sont les métiers qui changent, il y a donc un besoin crucial de formation. Et nul doute que c’est là un autre chantier qui doit s’ouvrir. Voilà un domaine, la formation professionnelle, où la France dépense beaucoup, avec très peu d’efficacité. La balle est clairement dans le camp des partenaires sociaux, mais si on a bien compris, Emmanuel Macron a aussi envie de s’en occuper. Et c’est tant mieux.
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