Bibendum veut être plus svelte pour affronter la concurrence
Fin 2015, le groupe annonçait de la fermeture de trois sites en Europe (Italie, Allemagne, Grande-Bretagne).
Ce qu’il prévoit cette fois-ci est un peu moins conséquent. Les suppressions de postes se feront sans départs contraints d’ici 2017 dans le secteur de la rechape de pneus pour poids lourds (recyclage des pneus usés).
Le site de La Combaude et en surcapacité de plus de 60%. Michelin est à l’image de son emblématique Bibendum, le gros bonhomme boursouflé. Ses rondeurs ne correspondent plus aux canons de la compétitivité.
Michelin est devenu trop gros et trop lourd à faire tourner dans le contexte concurrentiel international
Les difficultés de Michelin s’expliquent par deux facteurs bien identifiés : le produit et la concurrence géographique.
Produit. On parle ici des pneus poids lourds. Le marché a reculé de 25% depuis 2007 en Europe. Crise oblige, une moindre activité a entraîné moins de trafic, donc moins de business pour le numéro deux mondial du pneumatique.
Concurrence géographique : pendant que le marché européen du pneu poids lourds perdait 25% en Europe, les importations d’Asie flambaient de près de 110%. Et la guerre se poursuit puisque les chinois vendent aujourd’hui des pneus poids lourds neufs au même prix, voire moins cher, que les pneus rechapés. Impossible de lutter avec des armes aussi inégales.
Dans le même temps, Michelin annonce des investissements
Réorganisation globale plutôt que restructuration. Pour passer le coup dur, Michelin a prévu de provisionner 55 millions d’euros sur ses comptes semestriels, et annonce 90 millions d’euros d’investissements d’ici 2020.
L’entreprise veut optimiser l'outil de production et transformer le site clermontois en pôle d’excellence industrielle.
La CGT y voit un désengagement du groupe de Clermont dans ses métiers qui ont fait son succès comme les pneus de vélo, pour les engins agricoles ou le génie civil. Mais Michelin ne peut plus se permettre de jouer sur la seule nostalgie. Bibendum doit devenir plus agile et gagner en aisance.
L'occasion de revenir au slogan initial de la manufacture clermontoise à la fin du XIXème siècle : "Le pneu Michelin boit l'obstacle". Aujourd’hui, il veut boire celui de la concurrence asiatique.
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