A quoi ressemble l'économie cubaine?
L'économie cubaine est faite d’un drôle de cocktail : une bonne dose d’économie socialiste, dans sa version étatique la plus bureaucratique, un grosse pincée de tourisme, un peu canne à sucre et tabac exportés, et un zeste de petits commerces privés… Ce n’est pas vraiment la recette de l’ivresse ou du bonheur économique. Les onze millions de cubains ont même une sacrée gueule de bois, complètement sonnés par un interminable embargo commercial et financier imposé pendant 52 ans par les Américains. Si John Kennedy n’a pas réussi à faire tomber le régime castriste, son embargo a mis KO l’économie du pays, aujourd’hui complètement exsangue.
Une île prise dans le jeu des grandes puissances
La période coloniale mise à part, l'économie cubaine a connu trois âges successifs: Après l’indépendance proclamée au tout du début du XXème siècle, les Américains sont véritablement chez eux à Cuba : Ils possèdent 90% des mines, 50% des terres, ils contrôlent le commerce du sucre et les deux tiers des exportations. La Havane ressemble alors à une grosse ville du tiers-monde, avec une classe aisée et une grande majorité de pauvres, voire de très pauvres.Un deuxième âge économique commence avec l’arrivée au pouvoir de Castro qui décrète la nationalisation totale des biens américains et la mise en place d’une économie d’Etat. Et pour compenser l’embargo américain qui se met en place, le régime va profiter du soutien indéfectible du grand frère soviétique qui tient l’île et le régime à bout de bras, notamment sur le plan financier.Cette longue période s’achève du jour au lendemain avec la chute de l’Union soviétique. Là le choc est énorme : Cuba perd 85% de ses marchés à l’exportation et les milliards de l’aide annuelle soviétique, ainsi que les livraisons généreuses de pétrole et de denrées alimentaires des pays frères communistes. Le régime tente alors de se trouver d’autres parrains bienveillants, la Chine mais surtout le Venezuela d’Hugo Chavez, héros autoproclamé du socialisme du XXIème siècle. Mais tout cela ne suffit pas, et le régime va devoir se résoudre aux réformes.
Ouverture au capitalisme
Cuba a fait une série de petits pas timides vers une certaine libéralisation de l’économie. En tout cas du petit commerce, de l’artisanat, de la petite entreprise et une priorité officielle donnée au tourisme pour attirer des devises et des investisseurs étrangers. Un moyen de faire vivre une partie de la population alors que les Cubains subissent encore un système de rationnement très strict. Depuis quelques années, l'île profite aussi des ressources qu’envoient tout ceux qui depuis 50 ans, sont partis s’installer dans la Floride voisine, fuyant la dictature et la misère. Bref, on est au bout d’une histoire assez triste. Il est temps aujourd’hui que Cuba puisse s’ouvrir vraiment sur le monde. Tout est à reconstruire ou presque : un système, une économie enfin ouverte, et aussi, et surtout, une démocratie.
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