Le débrief politique. Ralliement de Le Drian à Macron : au gouvernement, les ministres la jouent perso
Ralliement de Le Drian à Macron, trou d'air pour Hamon et carton jaune pour Fillon décerné par l'ONG Transparency. Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique du jeudi 23 mars avec Yaël Goosz.
Le bras armé de Hollande rallie Macron
C'est le début de la fin pour le dernier gouvernement du quinquennat Hollande.
Le coup de grâce du jeudi 23 mars, c'est le ralliement du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à Emmanuel Macron. Le faux suspense dure depuis des semaines.
Sauve qui peut chez les ministres... François Hollande ne peut plus retenir personne, il n'en a plus l'autorité. Au gouvernement désormais, chacun joue sa carte : Hamon, Macron, ou casque bleu. Jean-Yves Le Drian l'a dit en "off" à ses proches, aux vice-présidents de la région Bretagne jeudi après-midi à Rennes. Le "on", ce sera vendredi matin, Ouest France et interview à C News.
La prise de guerre a été saluée comme il se doit par le leader du mouvement En Marche. "Jean-Yves Le Drian a conduit pendant cinq ans les affaires militaires de notre pays, comme le prévoit notre Constitution. Ensuite, en Bretagne, il a associé des hommes et des femmes. Donc, pour toutes ces raisons, je me félicite d'une telle décision", a réagi Emmanuel Macron lors d'une visite dans l'Yonne.
Le clan Hamon s'attend à d'autres trahisons
Comment faire du jeune avec du vieux ? C'est la critique, un peu vache, de la socialiste Laura Slimani. La porte-parole de Benoît Hamon affirme s'attendre à d'autres départs vers Emmanuel Macron et estime que les soutiens de l'ex-ministre de l'Économie sont de "vieilles personnalités". Et c'est vrai que... Philippe Douste-Blazy a 64 ans, Bertrand Delanoë, 66 ans, Jean-Yves Le Drian, 68 ans et Dominique Perben, 71 ans. Ces critiques montrent une certaine fébrilité dans le camp Hamon qui traverse un trou d'air. Le candidat PS a passé une bien mauvaise journée à Strasbourg.
Baroin, l'arme de Fillon
François Fillon est l'invité de "L'Émission politique" sur France 2 jeudi soir. Avec toujours la même préoccupation : comment rebondir ? On voit beaucoup le sénateur-maire de Troyes, François Baroin, à ses côtés. Certains le voient en Premier ministre en cas de victoire. Mais tout ça n'a encore jamais été officialisé.
François Baroin semble être le dernier atout du candidat en pleine tempête, car il coche toutes les cases aux yeux des fillonnistes. Il est expérimenté, il a été plusieurs fois ministre, notamment de l'Économie. Il est apprécié des maires et des élus locaux en tant que président de l'Association des maires de France (AMF). Il se montre plutôt rassurant sur le voletsocial. François Baroin incarne la modération, la droite chiraquienne... alors que plusieurs ex-chiraquiens rallient Emmanuel Macron.
François Baroin représente aussi la nouvelle génération. François Fillon va-t-il pour autant annoncer le nom de son futur Premier Ministre ? "A priori non", dit un très proche. François Baroin devrait donc simplement être davantage présent dans les meetings et dans les médias.
Nicolas Hulot, le retour ?
Il avait jeté l'éponge pour être candidat mais il revient pour peser sur le fond. Nicolas Hulot a lancé jeudi matin "l'appel des solidarités", comme l'avait fait l'Abbé Pierre en 1954. Avec 80 ONG derrière lui, il entend mettre à l'agenda de la campagne les questions de solidarité. Leur credo : "S'entraider plutôt que se replier", "protéger la nature là où d'autres veulent la détruire". Parmi ces ONG partenaires, ATD Quart Monde, Greenpeace, Action contre la faim ou encore Médecins du monde.
Hollande toujours en tournée
Comment transformer du plomb en or ? L'affaire Le Roux est la preuve de la probité d'un président qui coupe quand il y a entorse à l'exemplarité. François Hollande joue le contraste avec François Fillon... et ça continue. En inaugurant à Bercy, jeudimatin, l'Agence française anticorruption, le président s'est félicité d'avoir rendu obligatoire la publication des déclarations de patrimoine des candidats
à l'élection présidentielle.
La note du débrief
Zéro pointé, pas de copie rendue... et ça fait deux fois pour François Fillon. Il est le seul candidat sur les onze à avoir zappé le questionnaire de Transparency. L'ONG anticorruption demandait aux candidats de s'engager sur plusieurs points : la publication des dépendants pendant les campagnes, la limitation des mandats dans le temps et l'indépendance de la justice. Globalement, il y a consensus. Mais qu'en pense François Fillon ?
Récidiviste du silence, le candidat avait déjà refusé de répondre au journal Libération, début mars, sur ses propositions en matière de transparence. Sur le site internet du candidat, au chapitre justice, il est écrit que François Fillon la veut simple et efficace. Dans la version précédente, le candidat voulait garantir aussi son "indépendance"... mais ce mot a disparu.
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