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Une certification de qualité et d'origine est conseillée pour vous chauffer au bois cet hiver

Ça y est, on a enfin l’impression d’être en automne. Vous allez certainement refaire du feu dans votre cheminée, relancer la chaudière, votre insert ou votre poêle, comme sept millions de Français. Les conseils de Fanny Guibert, du magazine "60 Millions de consommateurs".
Article rédigé par Ersin Leibowitch - Benjamin Fontaine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Méfiez-vous des produits "premier prix" sans marque pour vous chauffer cet hiver... Ils ne garantissent pas un chauffage économique, ni écologique. (CAROLYN ANN RYAN / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

L'automne est là et vous pensez peut-être à refaire du feu dans votre cheminée, remettre en marche la chaudière, ainsi que votre insert ou votre poêle. Attention, grâce aux conseils de Fanny Guibert du magazine 60 Millions de consommateurs, on va essayer d'y voir plus clair.

franceinfo : Est-ce vrai, Fanny, que les ventes d'inserts ou de poêles à bois se sont envolées, et que c'est plus avantageux ?

Oui, depuis deux ans, les ventes d’appareils de chauffage au bois sont en forte progression : plus de 34% en 2021, et plus de 21%, l’an dernier. La tendance semble se poursuivre cette année. Le bois reste compétitif. Si l’on compare les énergies à pouvoir calorifique équivalent, à partir des dernières statistiques disponibles, les granulés étaient autour de 10€, le fioul et le gaz autour de 12 €, et l’électricité à plus de 22€.

On peut avoir en tête l’idée que se chauffer au bois, c’est meilleur pour la planète, mais il y a un bémol ?

Le chauffage au bois est une source majeure de pollution en France. C’est en effet le premier émetteur de particules fines, ces particules qui viennent se loger au fond des poumons, et sont à l’origine de pathologies respiratoires, cardiovasculaires et de cancers du poumon.

Arrêtons-nous un instant, sur les granulés de bois, ces petits bâtonnets cylindriques. Comment sont-ils composés ?

Les granulés, aussi appelés pellets, sont fabriqués à partir de sciures ou de copeaux de bois compactés. C’est la même chose pour les bûches densifiées seule la forme étant différente.

Le gouvernement a fixé de nouvelles règles pour la composition de ces granulés ; à quoi faut-il faire attention quand on les choisit ?

C’est tout récent, avec une série de critères que tous les granulés doivent respecter depuis septembre dernier. Ils ne doivent ainsi pas dépasser 10% d’humidité, ni avoir plus de 1% de "fines", autrement dit, de poussière. Ils doivent avoir un pouvoir calorifique minimum, un taux de cendre maximum, et ne pas dépasser certains seuils d’émission de polluants, type azote, soufre et chlore.

Si on regarde votre comparatif, toutes les marques se valent. Citons, pour les moins chers au kilo, Woodstock, LMK Energy, Badger, et Woodpeker, avec un petit carton rouge pour cette dernière. Mais toutes sont dans les clous ?

C’est une bonne nouvelle pour les utilisateurs de granulés, la qualité est plutôt au rendez-vous. Mais la surveillance reste de mise, car nous avons effectivement constaté quelques dépassements, dont la marque citée, qui a à la fois trop de cendres et trop d’azote. Ce dernier est contrôlé, car il est néfaste pour la santé humaine, et peut aussi provoquer une corrosion accélérée des appareils de chauffage.

On a beaucoup parlé de la hausse des prix des granulés l’an dernier. Sont-ils redescendus ?

Il y a eu une flambée sur le prix des granulés à l’automne dernier, mais la tension est retombée. Les prix sont bien redescendus au printemps. Ils repartent toujours un peu à la hausse, au deuxième semestre, mais on devrait avoir un automne plus normal. On reste tout de même à un niveau beaucoup plus élevé que les années précédentes. Il vaut mieux acheter au printemps, car il y a des promos.

Terminons par les bûches, celles densifiées, faites de sciure ou de copeaux, et celles traditionnelles taillées dans les troncs. Y a-t-il des différences ?

Ce sont surtout les bûches densifiées qui se sont révélées décevantes. Elles sont pratiques et faciles à stocker, mais notre essai montre un pouvoir calorifique inférieur aux granulés, et très proche de celui des bûches traditionnelles. Elles font pourtant de leur haut pouvoir calorifique, un argument marketing. Leur qualité s’est révélée aussi moins bonne que celle des granulés.

Un bon conseil tout de même, il faut privilégier les produits avec logos ?

C’est effectivement un conseil que nous donnons, en conclusion de notre comparatif. Les consommateurs doivent se méfier des produits "premier prix" sans marque. Ils doivent privilégier les produits qui possèdent une certification de qualité et d’origine, pour que leur chauffage au bois soit à la fois économique et le plus écologique possible.

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