TV 4K UHD : grande image mais le son reste le maillon faible

À l’approche de Noël, les ventes de téléviseurs augmentent, avec des écrans de plus en plus larges, à des prix abordables.
Article rédigé par Augustin Arrivé, Ersin Leibowitch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Des écrans de plus en plus grands, des smart TV ou des télévisions intelligentes. 60 Millions de consommateurs a testé 11 téléviseurs 4K UHD. (Illustration) (PETER CADE / STONE RF / GETTY IMAGES)

Le magazine 60 Millions de consommateurs publie une enquête sur 11 téléviseurs 4K UHD. Pour Hervé Cabibbo, rédacteur en chef adjoint, parmi tous les téléviseurs testés, certains se distinguent sur le rendu vidéo mais le son reste leur maillon faible. Reste à savoir si la qualité est au rendez-vous.

franceinfo : Des écrans de plus en plus grands, ça, c’est vraiment le constat de ces dernières années ! Les consommateurs sont exigeants sur la taille de l’écran ?

Hervé Cabibbo : En 2023, La taille moyenne des écrans de télévision vendus dans le monde, comme en France d’ailleurs, a dépassé les 50 pouces de diagonale. 50 pouces, c’est un peu moins de 1,30 m. En 2021, c’était 46 pouces. En 2016, 36. Donc oui, les écrans, dans les salons des Français, sont de plus en plus grands. 

Alors ce mois-ci vous avez testé 11 téléviseurs 4K UHD, des appareils de 55 pouces, autrement dit 139 centimètres de diagonale. 5 sont à moins de 500 euros. Pour ce prix-là, est-ce qu’on a un appareil performant ?

Ces 11 téléviseurs, qui s’affichent dans les catalogues des fabricants entre 400 et 800 euros, mais que l’on peut trouver moins cher encore en rayons, ont tous une définition de 3840 pixels sur 2160 pixels. On parle donc de 4K Ultra Haute Définition qui offre un niveau de détails bien supérieur aux générations précédentes de téléviseurs, en full HD.

Ce qu’il faut noter, c’est que la qualité d’image est tout à fait convaincante pour deux modèles en particulier, signés Sony, Panasonic, qui offrent un excellent niveau de détail, des couleurs fidèles, et un rendu global très agréable. Les autres références bénéficient d’une qualité d’image honorable, même si elle ne rivalise pas, faut-il le préciser, avec une gamme de téléviseurs qui se vend bien au-delà de 1000 euros.
 
Alors tous ces téléviseurs sont des "smart TV" ou "télés intelligentes", elles se valent toutes ou pas ?

Intelligentes, c’est un bien grand mot, mais c’est le terme consacré pour désigner les téléviseurs d’aujourd’hui, qui peuvent se connecter à Internet. C’est cette connexion qui permet de regarder, outre les chaînes dont on bénéficie avec son FAI, des plateformes comme YouTube, Netflix, Prime vidéo ou tout autre service de vidéo à la demande, avec ou sans abonnement. Et dans tous les cas par l’intermédiaire d’applications à télécharger, et à installer directement sur son téléviseur, si elles n’y sont pas déjà par défaut. 

Autre fonction connectée, ces téléviseurs intègrent aussi pour beaucoup (mais pas tous !) un assistant vocal permettant de le commander à la voix, et donc de se passer de la télécommande. Ce qui marche plus ou moins bien en fonction de sa configuration.
 
Des télés personnalisées aussi, avec une connectique très complète ?

Oui, bien sûr, on peut personnaliser l’interface de son téléviseur, en tout cas les services connectés, comme sur n’importe quel ordinateur ou smartphone. Ce qui veut dire, par exemple, positionner prioritairement sur le bandeau de favoris, les applications que l’on utilise le plus fréquemment. Et en effet, si elles ne sont pas chères ces télés, ce ne sont pas pour autant des modèles au rabais, car plutôt bien pourvues, côté connectique.

Toutes celles de notre essai embarquent 3 ou 4 ports HDMI, ce qui permet de brancher simultanément plusieurs appareils, console de jeux, lecteur Blu-ray, barre de son, entre autres. On peut noter aussi la présence systématique d’un ou deux ports USB, pour brancher une clé USB afin d’enregistrer un programme ou diffuser des vidéos ou des photos. Mais aussi, pourquoi pas, recharger son smartphone. Et il y a aussi, en général, une sortie casque. 
 
Le maillon faible quand même, c’est le son, pourquoi ? Qu’est-ce qui fait que le son est souvent mis de côté au profit de l’image ?
 
C’est effectivement ce qui pose problème. Le son n’est pas bon, pour la plupart des modèles, et c’est clairement sur ce poste que les fabricants font des économies. 6, sur les 11 ont été notés insuffisants, ou très insuffisants, sur ce critère. Un seul mot d’ordre, si le son est essentiel pour vous, il faut dans ce cas envisager une barre de son externe (c’est entre 150 et 200 euros), où alors viser une catégorie d’appareil supérieure en prix.
 
Et au niveau consommation d’énergie ? 
 
Plus les écrans sont grands, plus leur définition est élevée, plus il y a de pixels et donc de diodes, et plus ils consomment. Nous avons calculé qu’un appareil d’une puissance de 100 watts, fonctionnant quatre heures par jour, consomme environ 33 euros d’électricité par an. Et certains affichent une puissance supérieure à 160 watts.
 
Ce que l’on remarque aussi Hervé Cabibbo, c’est que de plus en plus de Français sont prêts à privilégier la réparation d’un téléviseur, plutôt que l’achat d’un appareil neuf, ça veut dire que l’indice de réparabilité est désormais un critère d’achat, pour autant est-ce que tous les fabricants jouent le jeu ?

Pour ce qui est de l’indice de réparabilité, qui se transforme en indice de durabilité en 2024, les fabricants de téléviseurs ont, sans surprise, un temps de retard. La plupart des appareils de notre essai ont d’ailleurs une note globale entre 5 et 6 sur 10. Ce qui est bien moins que d’autres catégories d’appareils. Ce sont surtout les prix des pièces détachées qui ne sont pas détaillés…
 
Pour conclure, est-ce qu’on peut aujourd’hui trouver un téléviseur de 55 pouces performant à moins de 800 euros ?

Oui, et même un peu moins que 800 euros, mais sans avoir la garantie d’un son à la hauteur de l’image !

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