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Que vaut réellement votre syndic ?

Votre syndic est-il fiable, rigoureux, honnête ? Le magazine "60 Millions de consommateurs" publie une grande enquête dans son numéro de septembre, sur le fonctionnement des copropriétés. "Des clauses irrégulières subsistent dans la plupart des contrats de syndics", souligne le magazine.

Article rédigé par Catherine Pottier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Les copropriétaires et leurs syndics. Beaucoup d'absentéisme, côté propriétaires, et encore des pratiques déloyales des syndics selon le magazine "60 Millions de consommateurs". (Illustration) (JORG GREUEL / STONE RF/ GETTY IMAGES)

Lionel Maugain, journaliste au magazine 60 Millions de consommateurs signe une grande enquête – résultat d'une consultation lancée au printemps auprès de 500 copropriétaires – qui souligne que, d'une manière générale, les copropriétaires sont plutôt dans des avis contraires. "Un peu tout ou rien", précise le journaliste. 

franceinfo : Quel est le profil de ceux qui vous ont répondu ?

Lionel Maugain : La plupart du temps, ce sont des propriétaires qui habitent la résidence depuis une quinzaine d'années en moyenne. Et souvent, ils sont impliqués dans la vie de la copropriété. Ils se sont fait élire au conseil syndical. 

Mais de manière générale, ils sont satisfaits de leur syndic ou pas ? 

Ça dépend. C'est un peu tout ou rien. Les gens n'hésitent pas à mettre des zéros quand ils considèrent que le syndic ne répond pas du tout à leur demande et se montrent inexistant quand on a besoin de lui. 

Et les assemblées générales de copropriété, c'est un moment important. Et pourtant, on s'aperçoit qu'il n'y a pas grand monde parfois. Comment on peut expliquer ça ? 

Là, c'est plutôt la faute des copropriétaires. On constate une sorte de désaffection dans la participation aux assemblées générales, qui est pourtant le point d'orgue de la vie de la copropriété. Ce n'est pas forcément un problème d'horaire. Je crois que c'est plutôt une crise de l'engagement. C'est compliqué à comprendre, c'est parfois fastidieux.

Pourtant, aller à l'assemblée générale, s'il y a bien un geste à faire dans l'année, c'est bien celui là, d'autant plus que les gens qui y participent nous disent que c'est constructif, les débats qu'on y fait aboutissent à des solutions. Mais malheureusement, 1/3 des assemblées générales se tiennent en l'absence de la moitié des copropriétaires, ce qui est quand même considérable. 

Il y a un sujet qui fâche, c'est l'entretien des parties communes et des espaces verts très souvent. Là, de manière générale, les copropriétaires sont assez déçus ?

Oui, c'est le premier motif de mécontentement. Évidemment, on parle beaucoup entre voisins, de la dégradation du sol, de l'ascenseur qui ne marche pas toujours bien, des espaces verts pas toujours bien entretenus. C'est le principal motif d'insatisfaction dans les immeubles. 

Et au niveau des travaux ? Est-ce qu'un syndic peut décider seul de lancer des travaux sans le vote des copropriétaires? Est-ce que c'est possible ça ? 

Oui, c'est possible, et c'est même souhaitable. Quand il s'agit de travaux urgents à faire, il faut évidemment que le syndic envoie sur place un professionnel rapidement. En revanche, pour les travaux d'une certaine importance, il est nécessaire de demander l'avis des copropriétaires en assemblée générale.

Donc, ça fait l'objet d'un point à l'ordre du jour. Non seulement l'opportunité de faire des travaux à partir de devis, mais également la rémunération du syndic sur chaque type de travaux doit être décidée en assemblée générale. 

Et il arrive souvent que des travaux soient votés et ne soient pas réalisés ou réalisés avec des mois et des mois de retard ?

Oui, ça arrive que des travaux soient votés et qu'on attende longtemps avant de les voir arriver. Ça s'explique en ce moment notamment par le fait qu'avant de lancer les travaux, il faut que le syndic appelle les fonds pour le faire. Or, il y a des difficultés économiques et financières pour certains ménages, et il est parfois difficile de regrouper tous les fonds nécessaires.

Et puis il y a des syndics qui ne sont pas assez réactifs. Mais aussi, à l'inverse, il y a des travaux qui seraient nécessaires à faire dans l'immeuble, mais qui ne sont pas votés par les copropriétaires pour des raisons, là encore économiques.

Là, il y a un autre problème, c'est la rédaction des contrats. Manifestement, il y a beaucoup de comportements déloyaux dans la rédaction des contrats ?

Oui, malheureusement. Et là, on est plutôt en colère parce que quand même depuis sept ans, 2015, il y a un contrat type à suivre à la lettre. Donc il suffit de le dupliquer et de mettre les tarifs du syndic. Et on se rend compte que malgré cette disposition très réglementaire, les syndics s'affranchissent d'un certain nombre de règles, tripatouille les contrats et on se retrouve avec des contrats qui sont pour la plupart déloyaux où il manque des choses qui sont nécessaires. Il y a même parfois des contrats qui ne prévoient pas d'assemblées générales de copropriété.

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