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Punaises, souris, cafards : comment s'en débarrasser ?

Les nuisibles prolifèrent, leur nombre augmente sans cesse. A tel point que le magazine "60 Millions de consommateurs" y consacre un numéro hors-série.
Article rédigé par Catherine Pottier, Ersin Leibowitch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
"La plupart des espèces dites nuisibles sont en hausse. Le top trois des gêneurs, ce sont les rats, les punaises de lit et les moustiques", souligne Amin Meslem de "60 Millions de consommateurs". (KATHYKONKLE / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)

Les rats, les cafards, les moustiques, les punaises de lit, tout ce petit monde prolifèrent apparemment depuis quelques années. Près de deux Français sur trois ont déjà été confrontés à ces bestioles, selon une enquête de l'Institut Ipsos. Le nombre de personnes touchées a été multiplié par deux, entre 2017 et 2021. Amine Meslem, chef de rubrique hors-séries à 60 Millions de consommateurs, vient de consacrer un hors-série à ce phénomène tellement significatif sur les nuisibles.

franceinfo : On sait pourquoi il y en a autant de nuisibles, étant donné que leur nombre est en hausse aujourd'hui ?

Amine Meslem : Alors effectivement, la plupart des espèces dites nuisibles sont en hausse. Le top trois des gêneurs, ce sont les rats, les punaises de lit et les moustiques. Et à titre d'exemple, par exemple, la Ville de Paris consacre un budget annuel de 1,5 million d'euros à la dératisation, et les punaises de lit, qui sont aussi un sujet de préoccupation majeure. Les spécialistes estiment que cet insecte, particulièrement redouté, infeste actuellement 400 000 à 500 000 sites en France.

Alors, comment expliquer ça ?

Cette prolifération s'explique en partie par les changements dans nos modes de vie. Il y a de plus en plus de points d'eau qui font que ça favorise, par exemple, la prolifération des moustiques. Le fait qu'on prenne aussi de plus en plus souvent nos repas à l'extérieur, qu'on déjeune dehors, ça favorise aussi l'essor des rats. Les échanges internationaux peuvent également entraîner l'introduction d'espèces exotiques, comme par exemple le frelon asiatique. 

Et le réchauffement climatique a aussi un rôle ou pas ? 

Oui bien sûr. Le fait qu'il y ait des automnes et des hivers plus doux profite à certaines espèces qui restent actives beaucoup plus longtemps, comme les moustiques. L'augmentation des températures, ça conduit aussi à étendre la répartition géographique de certaines espèces vers le nord. C'est le cas par exemple des chenilles processionnaires du pin, qui étaient auparavant cantonnées au sud de la France, et que l'on retrouve maintenant jusqu'en région parisienne, et en Normandie.

Alors quand on dit nuisibles, ce n'est pas tout à fait vrai, parce qu'ils participent à un écosystème global. Certains ont une utilité. Mais quand même, quels sont les moyens pour les éradiquer ? Quels sont les produits les plus efficaces ? C'est l'objet de votre enquête. 

Alors, il existe tout un éventail de solutions, qui vont des moyens de lutte mécanique aux insecticides et oraux d'anti sites, c'est-à-dire les produits qui tuent les rongeurs. Et cela sans risquer de s'empoisonner. Car 70% des produits que nous avons étudiés présentent un risque significatif pour la santé humaine.

Et plus de 75% des produits comportent aussi des substances nocives pour l'environnement, avec des effets néfastes à long terme, qui sont dus à la stabilité des molécules chimiques qui se dégradent très lentement. Donc ils peuvent être particulièrement toxiques pour les organismes aquatiques, notamment, et pour les abeilles.

Une bonne partie des produits qu'on a étudiés contiennent aussi des substances dangereuses pour les animaux domestiques. Des substances, par exemple les pyréthrinoïdes, ce sont des substances dont les appellations se terminent en "thrines" comme la permétrhine, la flumétrhine, et qui peuvent causer de nombreux effets indésirables chez les chats. Et puis, il y a certains chiens qui sont aussi très sensibles à la toxicité d'une autre substance qui s'appelle l'abamectine.

Où on les trouve ? Où ces produits sont-ils en vente libre ?

Pour le moment, oui, ils sont effectivement en vente libre, mais peut-être plus pour très longtemps. Parce que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, l'Anses, recommande, dans un avis publié le 16 novembre 2022, d'interdire la vente en libre-service des insecticides et des rodonticides aux particuliers. 

Alors, on peut traiter soi-même ou faire appel à un professionnel. Comment bien choisir ? Et déjà, est-ce que ça coûte cher ? 

Oui, ça coûte cher. Par exemple, pour les punaises de lit, il faut compter 600 euros en moyenne pour des traitements et traitements chimiques. Quant au rongeur, ça peut être du simple au double, selon qu'on choisit des appâts empoisonnés de l'ordre de 300 euros ou des systèmes de tapettes dans des boites sécurisées avec des pièges électroniques où l'on peut grimper à 700 euros.

Dans certains cas, on est obligé de faire appel à des professionnels. Pour bien les choisir, il faut solliciter au moins trois entreprises pour comparer les prestations et les prix. Et puis regardez aussi comment se comporte l'entrepreneur. Un entrepreneur sérieux, expérimenté, vous posera des questions pour vérifier, et il vous demandera éventuellement des photos. Il vous expliquera son mode opératoire, et les options possibles, et dans l'idéal, il doit se déplacer pour établir le diagnostic. 

Dernière chose en termes de prévention, y a-t-il des choses à savoir ?

Alors, oui, il y a beaucoup de choses à savoir. Je ne peux pas toutes vous les citer, mais il y a un ensemble de mesures à adopter en fonction du nuisible. Pour les moustiques, par exemple, il est primordial de supprimer tous les points d'eau stagnante, comme les contenants où l'eau de pluie ou d'arrosage peut s'accumuler, par exemple, ne serait ce que les coupelles sous les pots des plantes. Pour éviter d'apporter des mites, il faut déjà vérifier que les aliments qu'on achète en vrac ne contiennent pas de petites larves. Vous trouverez tous ces conseils de prévention dans notre hors-série.

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