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franceinfo conso. Tables de fêtes : les arnaques à éviter

C'est bientôt Noël, dans le rendez-vous "franceinfo conso", on parle des arnaques possibles pour les tables de fêtes avec le magazine "60 Millions de consommateurs".  

Article rédigé par franceinfo, Catherine Pottier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Gare aux arnaques pour les tables de fêtes. Truffe, foie gras, saumon, Saint-Jacques. Photo d'illustration (ALTOPRESS / MAXPPP)

Saint-Jacques, volailles, bûches, saumon, foie gras : à l'approche des fêtes il faut ouvrir l'oeil et penser à décoder emballages et ingrédients. Quelques conseils à suivre avec Sylvie Metzelard, rédactrice en chef du magazine 60 Millions de consommateurs

Dans moins d’une semaine, le réveillon de Noël, en petit comité certes, mais ça n’empêche pas d’avoir envie de partager de bonnes choses à table, et dans ce domaine, comme dans d’autres, il y a à boire et à manger.

franceinfo : Quels sont les plus gros pièges à éviter ? Les produits pour lesquels on constate le plus d’arnaques ?

Sylvie Metzelard : Il faut par exemple éviter d’acheter des noix de pétoncle en pensant acheter des coquilles Saint-Jacques, des coquilles en provenance de certains pays qui peuvent être aussi gonflées à l’eau. Il faut aussi éviter d’acheter des produits à base de truffe, alors que la truffe représente 1% de la formulation du produit ; et plus généralement, il est très important de vérifier la provenance de ce que l’on achète, car on peut avoir de sacrées surprises !

Parlez-nous du champagne, à vous lire, le plus cher n’est pas forcément le meilleur ?

C’est vrai. Il ressort de cette dernière étude que les champagnes "premier cru" des marques de distributeurs qui sont vendus à des prix très raisonnables, s’avèrent de qualité supérieure à des champagnes chers.

Champagne ou crémant ? Parce que là aussi on peut être surpris ?

Les champagnes premier prix et les crémants ressortent quasiment au même niveau, au point de vue qualitatif, alors que les crémants sont parfois jusqu’à trois fois moins chers. Donc, pourquoi pas un crémant à l’apéritif.

Votre bouteille préférée à 60 Millions de consommateurs ?

La pépite parmi les champagnes grands crus que l’on a dégustés, c’est un Bernard Brémont, une marque distributeur (Carrefour) vendu à 18,70 euros et qui a récolté la meilleure note 15,5 sur 20 et un Crémant de bourgogne Expert Club, une autre marque distributeur (Intermarché) noté 13,5 et vendu à 6,20 euros.

Sur la table de Noël, on trouve souvent du saumon ou de la truite fumée, comment choisir ? Qu’est-ce qu’il faut regarder en rayon ?

La couleur doit être bien homogène et surtout ne pas présenter de traces brunes ; privilégier la mention "salage au sel sec", cela évite d’acheter un saumon salé par injection de saumure, ce qui ramollit la chair. Le problème avec les saumons, c’est qu’ils sont souvent très salés, et aussi, ils peuvent présenter des contaminants. Malheureusement, ce n’est pas en détaillant les étiquettes que l’on peut savoir s’il risque d’y en avoir.

Mais il faut privilégier le saumon sauvage ou le saumon d’élevage, parce qu’on entend tout et son contraire sur le sujet ?

Le saumon sauvage évolue dans des eaux souvent très polluées, donc il est susceptible de présenter des contaminants, comme des métaux lourds ; les poissons d’élevage ne sont pas élevés dans ces eaux, mais sont nourris à base de farines de poissons pêchés dans ces mers polluées.

Prudence aussi sur l’origine des huîtres et des Saint-Jacques, mieux vaut s’en priver que d’acheter de la mauvaise qualité ?

Oui, pour les huîtres, bien suivre l’indication ostréiculteur traditionnel et des indications géographiques protégées (IGP) comme Marennes-Oléron ou les labels rouges. Pour la coquille Saint-Jacques, c’est la pecten maximus, des côtes normandes ou bretonnes.

Pour la truffe, là aussi, il faut faire très attention à ce qu’on achète ?

En ce moment, on est en plein dans la saison de la truffe noire du Périgord, et c’est celle-là qu’il faut acheter, naturellement, pas celle en provenance de Chine. La truffe doit être bien noire, bien ferme, être très odorante (si elle ne sent rien, on oublie) et elle doit être canifée, pour qu’on voit comme elle est marbrée à l’intérieur.

Et il faut faire attention aux produits censés contenir de la truffe, parfois il n’y a presque rien à l’intérieur, ou de toutes petites brisures ?

Oui, bien regarder sur l’étiquette le pourcentage de truffe dans le produit. 1%, c’est très maigre, et aussi, vérifier si ce ne sont pas juste des arômes de truffe uniquement, qui parfument le produit.

Et le foie gras ? En vous lisant, on découvre que la plupart des foies gras d’oie viennent de Bulgarie ou de Hongrie ? Comment ça se fait ?

Le foie gras est considéré comme un produit transformé à base d’abats et pour ce type de produits, il n’y a pas d’obligation d’indiquer la provenance. Donc oui, vigilance, il faut bien vérifier d’avoir la mention "origine France", suivie de foie gras de canard (ou d’oie) de France.

Pour la bûche, même chose, beaucoup de produits industriels qu’il vaut mieux éviter. La meilleure solution, c’est de la faire soi-même, mais si on ne peut pas ou si on ne sait pas ? Quel conseil donner aux auditeurs ?

Voir si il y a bien un petit logo "fait maison" pour être sûr que l’on ne vous vend pas une bûche industrielle ; sinon, il suffit de bien observer. Quand toutes les bûches sont exactement pareilles, avec le même glaçage, les petites décorations au même endroit, il faut se méfier !

La moralité de l’histoire, c’est que pour la plupart des produits, le prix n’est pas forcément gage de qualité.

Sylvie Metzelard, rédactrice en chef à "60 Millions de consommateurs"

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