"60 Millions Junior" : un nouveau magazine conso pour les 8-12 ans

Le premier numéro de "60 Millions Junior", destiné aux 8-12 ans, sorti le 7 décembre en kiosque, va permettre à cette tranche d'âge de découvrir l'origine des aliments qu'ils consomment et des produits qu'ils utilisent, et aussi d'agir à leur niveau.
Article rédigé par Catherine Pottier, Ersin Leibowitch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
"Avec mon assiette, j'agis pour la planète", "60 Millions Junior" incite les enfants à développer leur esprit critique, sans faire la morale, et dans une volonté de leur apprendre à découvrir en jouant, ce qui se cache derrière les étiquettes et les publicités. (60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS)

Ce nouveau trimestriel pour les 8-12 ans, 60 Millions Junior, entend comme son aîné, informer les plus jeunes sur les étiquettes, les lois, les publicités, ou la fabrication des produits de consommation. "Découvre, apprends, agis", c'est le leitmotiv de ce nouveau magazine. Les précisions de Sylvie Metzelard, rédactrice en chef du magazine 60 Millions de consommateurs.

franceinfo : 60 Millions Junior a le même ADN, les mêmes objectifs que ceux que l’on connaît depuis plus de 50 ans dans votre mensuel ?

Sylvie Metzelard : Oui, dans le sens, où exactement comme dans le magazine papier adulte, qui a 53 ans aujourd’hui, on propose des tests, des décryptages, les coulisses de la fabrication des produits. On explique quels sont nos droits, on alerte, on met en garde contre les dérives. 

Qu’est-ce qui vous a incité à lancer ce nouveau magazine ? Les jeunes s’intéressent à la conso ? 

On s’est dit qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre et, surtout, plus on apprend les bons réflexes tôt, plus vite on sera un consommateur, un citoyen averti. Les jeunes s’intéressent à beaucoup de choses, à commencer par l’avenir de la planète, et ça tombe bien, nous aussi ! 

60 Millions Junior est un magazine très tourné sur la protection de la planète : faire attention à ce qu’on mange pour mieux protéger l’environnement, c’est une préoccupation majeure chez les jeunes ? 

Leur préoccupation – on l’a vu lors des tests que l’on a menés sur un numéro 0 – c’est comment on fait pour ne pas polluer ou moins polluer, comment on fait pour préserver les espèces animales, ce qu’il est possible de réaliser pour le climat. Le dérèglement climatique les inquiète tout particulièrement. 

D’ailleurs, il y a plein d’exemples très concrets dans ce premier numéro, et à chaque fois, vous ciblez les produits que préfèrent les jeunes...

Oui, par exemple, notre dossier principal s’appelle "Avec mon assiette, j’agis pour la planète". On est parti d’un menu simple entrée-plat-dessert, l’occasion, par exemple, de parler de l’avocat et de sa consommation d’eau, sans compter le transport pour le faire venir en France ; la viande de bœuf dans un hamburger permet d’expliquer le méthane, un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique ; ou quand on cuisine une tarte banane chocolat, on peut s’interroger sur le fait d’utiliser ou une pâte à tartiner contenant de l’huile de palme. Une occasion d’évoquer la déforestation. 

Et puis il y a du reportage, reportage dans lequel vous tenez à impliquer les jeunes. Ça a été le cas pour l’article qui concerne le centre de tri des emballages d’Agen ? 

Oui, on a suivi avec des enfants, ce que devient une bouteille en plastique vide, du moment où on la glisse dans la poubelle jaune jusqu’à sa transformation dans un centre de tri. Cela permet d’expliquer le processus mais aussi ce que deviennent les déchets recyclés. 

Vous souhaitez aussi leur faire comprendre les coulisses de la consommation, la pub, le marketing, faire en sorte qu’ils soient vigilants...

Oui, l’idée est de les aider à bien faire la différence entre ce qui est de l’information, et ce qui est de la publicité. On décrypte pour eux les messages publicitaires, afin d’expliquer comment on nous incite à acheter par tous les moyens. Il est d’autant plus important d’éviter les pièges des pubs et des influenceurs, que les jeunes sont les premiers utilisateurs des réseaux sociaux. D’ailleurs, les enfants ne savent absolument pas que les posts des influenceurs qu’ils suivent en nombre, et dès un très jeune âge, sans que les parents le sachent d’ailleurs, ne sont jamais "gratuits". 

Développer son sens critique, c’est quelque chose qui s’apprend ? 

Oui, on demande notamment aux enseignants d’aiguiser ce sens critique des élèves. Effectivement, je pense que cela s’apprend en incitant à réfléchir. 

Bon, c’est compliqué de concevoir un magazine pour les jeunes, comment être instructif sans être ennuyeux ?  

En étant le plus ludique possible ! Des petits jeux accompagnent chaque sujet, on a glissé aussi des recettes dans le dossier Avec mon assiette, j’agis pour la planète. On propose également un jeu de l’oie autour de l’environnement, et on finit le numéro par un quiz géant permettant de vérifier si les notions ont été bien comprises. On a aussi une petite mascotte qui s’appelle Konso pour accompagner la lecture. Moitié robot, moitié super-héros, on la reconnaît à sa petite feuille verte sur la tête. 

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