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15 terreaux universels testés : "homogènes mais mal étiquetés" selon le magazine "60 Millions de consommateurs"

C'est le printemps et même sous la pluie, vous êtes peut-être de ceux qui sont quand même au jardin. Les mains dans la terre, c'est la bonne saison. Le marché du jardinage ne s'est jamais aussi bien porté. "60 Millions" consacre un dossier au terreau universel.
Article rédigé par Ersin Leibowitch - Mathilde Romagnan
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
15 terreaux universels testés par le magazine "60". "pH et conductivité pas toujours fiables, et un grand écart pour la rétention d'eau". (Illustration) (ALEKSANDARNAKIC / E+ / GETTY IMAGES)

Hervé Cabibbo, rédacteur en chef adjoint au magazine 60 Millions de consommateurs consacre un dossier, dans le mensuel du mois de mai, aux terreaux universels, ces terreaux adaptés à toutes les cultures. 15 produits ont été étudiés. "Les résultats "physico-chimiques sont plutôt corrects" même si l'étiquetage sur l'emballage ne correspond pas toujours aux analyses effectuées en laboratoire par le mensuel.  

franceinfo : Ces terreaux universels sont réellement adaptés à tous les types de cultures ? 

Hervé Cabibbo : Le terreau universel est conçu pour une très large diversité de plantes. Celles du jardin, comme celles en pot sur le balcon, autant qu'à l'intérieur de la maison. Il y a quelques exceptions tout de même, ce terreau n'est pas indiqué pour certaines plantes, par exemple les cactus, les orchidées ou les bonsaïs, des végétaux qui nécessitent un substrat très pauvre. Il faudra aussi les éviter pour les plantes dites acidophiles, ou plantes de terre de bruyère, qui apprécient un substrat plus acide que la moyenne. C'est le cas des azalées, des camélias ou des magnolias. 

Il y a quoi dans ce terreau dit universel ? 

Ce terreau est composé de tourbe blonde ou brune, de fibres de bois, de fibres de coco, d'écorces broyées, c'est-à-dire majoritairement, des matières organiques végétales. C'est ce qui permet d'assurer la rétention de l'eau et des sels minéraux. On peut y trouver aussi, dans des proportions un peu plus faibles, des matières minérales comme le sable, perlite, vermiculite, qui favorisent la pénétration et la respiration des racines. Et un peu d'engrais.

Ce qu'il faut retenir, c'est que le terreau universel est réglementairement un support de culture qui a la fonction de permettre aux végétaux d'ancrer leurs racines et d'entrer en contact avec les nutriments nécessaires à leur croissance. 

Vous avez testé une quinzaine de produits différents. Est-ce que les résultats correspondent avec ce qui est inscrit sur les emballages ? 

Comme beaucoup de produits de consommation courante, la composition des terreaux, qui est définie par une norme, doit figurer sur les étiquettes, par quantité décroissante, ainsi que les paramètres physico-chimiques. Le pH notamment, qui est un paramètre décisif pour la bonne croissance des plantes. La plupart d'entre elles apprécient un terrain neutre, soit un pH compris entre 6 et 6,5. Des valeurs au-dessus ou au-dessous font courir le risque de carences ou d'excès. Or, suite à nos mesures 7 des terreaux étudiés sur les 15, ont un pH égal ou supérieur à 7, ce qui est bien plus que ce qui est précisé sur les étiquettes. 

Dans ce dossier, vous parlez de la conductivité du terreau. Qu'est-ce que ça veut dire ? 

La conductivité reflète la richesse en sels minéraux du terreau. Concrètement, plus cette conductivité est élevée, plus le terreau est riche en minéraux, c'est-à-dire en nutriments. Mais là aussi, nous avons trouvé des différences entre nos mesures et les données des étiquettes. 

On s'intéresse également à la capacité de ces terreaux à retenir l'eau. C'est important pour les plantes en pot. Pour les jardinières, qu'est-ce que ça donne ?

Oui, effectivement, la capacité d'un terreau à retenir l'eau est particulièrement importante quand il s'agit de plantes en pot, en jardinière, car la terre s'y dessèche bien plus rapidement qu'en pleine terre. Force est de constater aux résultats de nos tests, que toutes les références ne se valent pas. Sur les 15 produits de notre banc d'essai, 9 décrochent une appréciation "très bon" ou "bon" et 3 ont été jugés "acceptables". En revanche, trois produits sur les 15 ne sont clairement pas à niveau. 

On voit souvent sur les sacs de terreau la mention "utilisable en agriculture biologique". Est-ce que c'est fiable ?

Cette mention se réfère essentiellement à la provenance des engrais et rassure, bien sûr, les défenseurs de l'environnement. Elle signifie que les engrais sont naturels, d'origine organique ou minérale. Il n'est pas certain qu'on puisse les qualifier systématiquement de terreau écologique, et ce, en raison de la tourbe qu'ils peuvent contenir.

En effet, la tourbe issue de la dégradation de débris végétaux dans des milieux saturés en eau, provient de tourbières qui sont autant de biotopes menacés. Cette tourbe, elle, n'est pas renouvelable à l'échelle humaine, puisqu'elle s'accumule à raison de 0,2 à 1 mm par an. Il vaut mieux donc privilégier un terreau sans tourbe. C'est une mention qu'on peut parfois retrouver sur les emballages. Ou alors miser sur un terreau porteur de l'écolabel européen qui garantit l'absence de tourbe. 

A l'issue de ces tests, quel est le choix de 60 Millions

Parmi les bons élèves, ils ont plébiscité le terreau universel Verve pour son efficacité dans le test de pousses, quand bien même son pH est un peu élevé. Quant au terreau de marque Casino, il remporte le meilleur rapport qualité prix, à 1,98 euro. C'est la garantie de jardiner avec un bon terreau sans se ruiner.

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