Régionales : l'union de la gauche dans les Hauts-de-France, un accord électoral qui pourrait rester inédit
L’union de la gauche, c’est fait pour les régionales dans les Hauts-de-France : un accord a été annoncé jeudi 11 mars entre verts, insoumis, communistes et socialistes… mais cette région pourrait bien être l’exception.
A gauche, on le sait bien : une hirondelle ne fait pas le printemps… et un accord local ne fait pas la fameuse "union de la gauche". Jeudi 11 mars, un accord a été trouvé pour que l'eurodéputée écologiste emmène une liste unissant les Verts, LFI, le PCF et le PS aux régionales dans les Hauts-de-France.
Mais en fait, il faut regarder les ingrédients de cet accord : d’abord, c’est essentiel, Europe Ecologie-Les Verts a bien voulu ouvrir la discussion avec La France insoumise. C'est là un premier accord, trouvé la semaine dernière. Sauf que les insoumis veulent intégrer les communistes, qui eux-mêmes sont en discussion avec les socialistes. Quatre formations de gauche… on arrive finalement à une seule. "Les égos ont accepté de s’effacer" explique un élu socialiste. De quoi sans doute aller taquiner un certain Xavier Bertrand, président sortant de la région.
"Tentation hégémonique" et "réciprocité"
Mais cet accord ne sera pas facile à reproduire ailleurs. Le climat du Nord n’est pas celui du reste de la France… côté insoumis et socialistes, on déplore la "tentation hégémonique" d’Europe Ecologie-Les Verts. En clair : l’union oui, mais derrière nous. Quant aux socialistes, après leur main tendue dans les Hauts-de-France, ils se verraient bien avoir droit à une "forme de réciprocité" dans d’autres régions… Sous entendu, que d’autres s’effacent à leur profit. Bref, chacun à gauche salue depuis 24 heures un accord "inédit", il pourrait bien le rester.
Pour savoir si cet accord dans les Hauts-de-France peut faire avancer l’union de la gauche pour la présidentielle 2022, il faut regarder du côté des Insoumis. Ils refusent d’habitude catégoriquement toute alliance avec le reste de la gauche. De ce point de vue-là, c’est une petite révolution. De là à changer la donne pour 2022… dans l’état-major LFI, on vous rappelle qu’il y a de grandes divergences de programme, sur la 6e République, les traités européens… difficile à surmonter. Mais le vrai point bloquant, c’est l’incarnation. Un cadre socialiste le déplore : "Mélenchon veut être là, quoi qu’il en coûte, ça règle le problème de l’union".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.