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Présidentielle 2022 : "Les Simones" veulent donner de la voix

Un collectif d’élus de la majorité dénonce le manque de place accordée aux femmes autour d’Emmanuel Macron. 

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La députée Modem Pascale Fontenel-Personne. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Ce collectif réunit une soixantaine de députés, femmes et hommes, rebaptisés "Les Simones", comme Simone Veil, ou Simone de Beauvoir… "Et parce qu’en voiture Simone, ça va plus vite qu’En Marche !" Le jeu de mot est offert par la députée Modem Pascale Fontenel-Personne, qui tient une conférence de presse jeudi 9 décembre avec sa collègue Sandrine Josso. Avec un message à délivrer : que la majorité soit un peu plus inclusive. Qu’elle fasse plus de places aux femmes mais pas que pour les photos, quand il s’agit de prendre des décisions au Sénat ou à l’Assemblée nationale, dans la fabrique de la loi. "On a chacune des sujets qui nous tiennent à cœur, qu’on maîtrise, qu’on porte, explique Pascale Fontenel-Personne. Et quand on veut devenir rapporteur de la loi, on nous dit : 'tu n’es pas assez prête'". "Difficile encore de briser le plafond de verre", témoigne l’une de ses collègues.

À en croire "Les Simones", le constat est partagé par Emmanuel Macron, pourtant lui-même loin d'être exemplaire sur le sujet. On est très loin de la parité dans son premier cercle de conseillers. Idem du côté des postes à responsabilité dans la majorité : chefs de partis, présidences de groupes au Parlement, présidence de l’Assemblée nationale… Que des hommes ! Le souhait exprimé en 2017 de nommer une femme Premier ministre ne s’est jamais concrétisé. Clin d’œil d’ailleurs : l’association Les Simones a pour présidente d’honneur Édith Cresson, la seule femme à Matignon.

Les hommes de la Macronie parlent eux de faux procès, faisant valoir que l’égalité femme / homme était la grande cause du quinquennat, qu’a été votée pas plus tard que mercredi 8 décembre une loi instaurant des quotas de femmes dirigeantes dans les entreprises. Les mêmes vantent la quasi parité chez les députés de la majorité, dans les présidences de commissions à l’Assemblée, et dans les instances dirigeantes d’En Marche.

"Si le président est reconduit, il faudra forcément une femme à Matignon"

Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, a lui fait le compte des nominations qui dépendent de lui : 23 femmes, 20 hommes. Notamment à la tête des services administratifs de l’Assemblée. Sauf que la statistique ne suffit pas. Car en politique, le symbole compte. Surtout dans une présidentielle ou les deux principaux concurrents d’Emmanuel Macron sont des concurrentes : Valérie Pécresse, Marine Le Pen.

Ça fait quelques mois que dans le gouvernement, chez les conseillers, on entend cette inquiétude : qui pour porter une voix féminine forte pendant la campagne ? Quel profil de premier ministrable aussi si Emmanuel Macron est réélu ? C’est un ministre qui me disait il y a quelques semaines : "Si le président est reconduit, il faudra forcément une femme à Matignon."

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