Octobre, le mois de tous les dangers selon les macronistes
Dans la majorité, on ne craint pas tant le déconfinement que le mois d’octobre à venir. Voici pourquoi.
L’un des responsables de la majorité le dit sans détours : "Octobre, ce sera le moment critique parce que c’est là qu’on saura si le président est en mesure ou non de se représenter." Non pas qu’il y ait de doute à l’heure actuelle - "Emmanuel Macron est aujourd’hui le meilleur candidat à sa réélection", fait-on savoir à En Marche - mais les six mois qui viennent peuvent changer la donne.
"En octobre se reposera la question : qui est le meilleur espoir de la majorité ?" prédit un stratège. C’est là qu’on verra si le scénario catastrophe redouté se réalise. Le scénario catastrophe, pour la Macronie, c’est celui où se conjugue embrasement social et nouvelle vague épidémique.
S’il faut renfermer tout le monde, ce sera fini pour le président.
Un proche du chef de l'Etatà franceinfo
Sur le volet social en revanche, les stratèges de la majorité rappellent qu’avant que n’éclate la pandémie, le pays était déjà dans un climat pré-insurrectionnel. "La crise sanitaire a mis le couvercle sur les revendications", analyse un fidèle du président. Qui craint qu’après "un été où l’on souffle" - la "movida" comme on dit à l’Elysée - réapparaissent les mobilisations… autour de l’assurance chômage, de la restructuration d’EDF.
Les leçons de la crise
D’autres craignent les plans sociaux à venir, et en cascade, dans la filière automobile, avec un risque que toutes ces colères s’agglomèrent. Quand ? Le mois d’octobre revient systématiquement dans la bouche des marcheurs... qui réfléchissent déjà à une parade.
L'impératif stratégique ? Ne pas subir les débats. C’est pour cela qu’autour d'Emmanuel Macron, certains plaident pour qu'il se projette, dès septembre, "dans le prochain quinquennat", à travers une séquence "Ce que j’ai appris de la crise".
Le discours est déjà rôdé chez les ténors de la majorité. "Si la vaccination a bien marché, le président peut faire un pas vers la candidature" en disant : "Voilà ce qui n’a pas marché, voici les leçons que j’en tire, et voilà ce que vous propose les cinq prochaines années pour que ça ne se reproduise pas, et pour que la France aille mieux."
"La bataille politique se jouera là-dessus, prédit un conseiller, les conclusions qu’on tire de tout cela. Nous dirons : il faut renforcer la coordination et les compétences européennes." Marine Le Pen, elle, dira : il faut moins d’Europe. Et dans cette dialectique binaire, il y aura peu d’espace pour un candidat recours à Emmanuel Macron. Pas de place pour une troisième voie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.